" C'est quand on s'y attends le moins qui nous arrive des choses " [ PV : Catherine ]

Je regardai l’insouciance même se baigner.

-Non, merci. Je préfère être prête à agir si quelque chose de peu recommandable nous tombe dessus. Je dois être apte à te protéger. A partir du moment où tu es avec moi, maintenant je me sens responsable. Tu veux de l'eau un peu plus chaude ?

En attendant sa réponse, je fis apparaître une boule de feu. Faire trempette ne m'enchantait pas plus que ça à vrai dire. Même étant italienne, je n'avais jamais était fan de baignade. Il faut dire que j'avais tendance à faire monter la température de l'eau à chaque fois que je m'y plongeais. Je faisais bouillir l'eau et ça n'amusait pas vraiment les gens. J'avais des ennuis à chaque fois, j'ai donc gardé un très mauvais souvenir de mes excursions à la mer. Depuis, j'évitais de me baigner.

-Je n'apprécie pas spécialement la baignade. J'ai eu pas mal de différents suite à mes escapades dans l'eau.

Je me souvenais pourtant des moments géniaux que j'y passais en compagnie de mon copain, quand j'étais encore humaine... Mais malheureusement, c'était bien loin tout ça...

Je m'abaissai vers l'eau et y plongea la boule de feu que je maintins un moment. L'eau commença à se réchauffer, puis à bouillir. Je baissai l'intensité de la flemme.

-Tu vois les bulles là ? Imagine, ça, sur toute une surface de baignade. Imagine aussi la tête et les réflections des gens plongés dans l'eau qui profitent de leurs vacances. Je risquais de tuer tous ceux qui étaient dans l'eau. Depuis, je ne mets plus les pieds dans l'eau. Pour des raisons plus qu'évidentes.... J'aimais pourtant beaucoup me baigner quand j'étais encore humaine. Mon... Copain et moi étions d'excellents nageurs. La piscine qui était dans le jardin de ma villa Toscane était notre refuge loin du monde cruel dans lequel nous vivions. Seulement, le jour où j'ai achevé ma transformation, je l'ai attaqué, et j'ai faillit le tuer, lui aussi. Il a comprit ce que j'étais, et il a fuit. Mais ça, c'était il y a 100 ans... Ca a été la fin de ma vraie vie et la fin des meilleurs moment de ma vie. C'est un des rares truc que je regrette et une des raisons qui m'a poussée à devenir comme ça...

Je regardai l'ange barboter tranquillement dans l'eau, dont j'avais fait augmenter la température.

-Tu ne pourras pas détruire celui qui ma transformée. Premièrement, ils sont deux. Deuxièmement, je n'ai pas été mordue. Troisièmement ils sont morts. Ma transformation est héréditaire. Ce sont mes parents qui tenaient ce gêne de mes grands parents qui le tenait de leurs parents et ainsi de suite. Je ne pouvais rien faire pour empêcher la Mutation. A part refuser de me nourrir, et dans ce cas, mourir. Mais le besoin de sang est tellement fort que peu de vampires arrivent à le contrer. Dans tous les cas, si on ne le fait pas, on meurt. Alors avoir la vie Eternelle en tant que vampire est une chose, mais mourir en est une autre. Si le vampire arrive à contrer ses pulsions, rien ne l'empêche de devenir végétarien, même s'il doit lutter contre lui même toute sa vie. Après, il y a les gens comme moi, qui n'arrivent pas à lutter. Et qui deviennent ceux que beaucoup appellent les "sanguinaires". Je suis donc condamnée à vivre comme ça jusqu'à ce que quelqu'un me plante un pieux dans le coeur. J'avais toujours la solution de m'exposer au soleil, mais cette vie, même étant ce qu'elle est, me plait bien.

Céleste était des plus détendue.

-Je suis partagée en ce qui concerne mes pulsions. J'aimerai pouvoir les contrôler, mais pas les détruire. En ce qui concerne ton statut d'ange, tu n'as pas l'impression d'être maudite. Je ne regrette pas mes pouvoirs. Mais la partie cachée de l'iceberg ne vaut pas la partie visible. J'ai perdu mes parents, ma famille, l'amour de ma vie, mais pourtant, j'en viens à maudire ceux qui ont fait de moi ce que je suis. Les autres ont contribué à cet être qui ne rêve que de vengeance. Ils m'ont négligée, détestée, humiliée. Et pourtant, il y avait une personne qui m'aimait. Et elle n'a pas supporté de voir ce monstre que j'étais devenu... Mais je me dis que maintenant, j'ai une carapace. Mes pouvoirs et cette méfiance qui fait que je ne m'attache plus à personne. C'est ma manière de me protéger. Mais les gens qui m'ont rendu comme ça se plaignent maintenant. Mais comme je n'ai plus ni conscience, ni remords, je m'en fous. La proie est devenue le chasseur et inversement. Cette malédiction à du bon. Et même si je ne la supportai plus, je ne pourrai rien y faire.

Je continuai de faire chauffer l'eau de la rivière.

-Ce rubis, remit par ta mère à sa mort, est un talisman ?

-Qu'est ce qui t'empêche de le revoir ? Pensionnat ou pas, nous ne sommes pas prisonniers ! Tu es libre, libre comme l'air ! Libre comme moi ! Moi je suis élève du pensionnat mais je fais ce que bon me semble ! Si j'ai envie de partir, je m'en vais. Tu devrais faire pareille, aller voir ton père, quitte à revenir ici après. Moi je n'ai plus de famille mais rien ne m'empêche de t'accompagner. C'est un de avantages d'être un vampire: tu es libre d'aller où tu veux et personne n'est en mesure de t'empêcher de voyager. Moi j'ai passé ma vie en Italie parce que j'y suis née et que j'y avais ma famille avant ma transformation, mais une fois tout ça parti en fumée, rien ne me refusait le départ. Je peux faire le tour du monde si j'en ai envie !

Je me décidai a me plonger un peu dans l'eau. Maintenant, j'arrivai à contrôler la chaleur de mon corps, je ne risquai donc pas de brûler Céleste. Eh puis, l'eau avait toujours été un de mes éléments préférés. Ca me rappelait toutes ses années de bonheur en compagnie de mon copain Jack. C'était toujours un de mes moyens favoris de me couper du monde.

Je pris la pierre orangée et la tournai plusieurs fois dans mes mains.

-Je ne connais qu'une pierre qui a cette couleur: l'ambre. Celle-ci est magnifique. Elle est très finement sertie et taillée.... Je peux savoir où tu l'as eu ? Eh merci, au fait. C'est bien la première fois que quelqu'un me fait un cadeau. Je la garderai précieusement sur moi, tout le temps.

Je glissai la belle pierre dans une poche encore en état de mon pantalon.

-J'en ferai un collier. Je sais comment faire. En 100 ans, on a de quoi apprendre quelques petits trucs. Les tribus d'Afrique recèlent bien des surprises ! J'ai moi aussi un petit quelque chose que je garde tout le temps sur moi. Je veux t'en faire cadeau.

Je défis le fermoir du collier que j'avais actuellement autour du cou et tendais le bijou à Céleste.

-Celui qui me l'a donné m'a dit que c'était une dent de dragon. Il m'a dit aussi qu'elle portait chance et bonheur à celui qui la porte. Je l'ai depuis que je suis toute petite. Je veux que tu la portes à ton tour.

J'écoutais les paroles de Céleste avant de prendre la parole.

-Ce poème est magnifique. Seulement, la lumière, je ne la verrai jamais plus..

Je souriais, portant mon sort n'avait rien de drôle. A vrai dire, c'était plutôt tragique.

-Ce collier te va drôlement bien, tu sais. J'espère que les vertues que lui a données celui qui me l'a remise seront vraies et qu'elle t'apportera bonheur et chance. Moi, je n'ai jamais eu vraiment de chance, alors c'est dur de dire que ça fonctionne vraiment.

J'avais vraiment envie de déchirer le peu qui restait de mon débardeur et de me plonger plus dans l'eau, mais ça attendra que je sois seule. L'eau me manquait plus que ce que je pensais. Je me sentais encore plus libre quand je nageais. Mais je savais que ce bonheur n'était que provisoire, que je ne pourrai pas fuir la vie, je dirai même l'Eternité, à tout jamais. Il faudrait bien qu'un jour je sorte de cette eau calme pour retourner au torrent de la vie. Il y avait, au dehors, toutes ces créatures, plus ou moins viles que moi, qui attendaient que je sorte pour me tomber dessus. De toute façon, c'était toujours la même chose... Je savais qu'une fois sortie d'ici, mes ennuis d'avant me rattraperaient. Encore.

-Tu sais, je sais moi aussi me protéger seule. Les autres ne me font plus peur. Mes pouvoirs me protègent. Je vois ça comme une bénédiction. Même si ce genre de pouvoirs n'a rien de divin, c'est une armure résistante. Même si le mal ne rebondis pas dessus. Je te demanderai bien un truc, mais c'est super gênant....

Je n'osai vraiment pas lui demander.. Et pourtant, ça me démangeait. J'avais envie de nager... Ca faisait tellement longtemps ! Depuis 100 ans que je ne m'étais pas plongée entièrement dans l'eau pour profiter de la chaleur sur mon corps sur glacé.

-J'aimerai... Nager un peu. Mais je ne voudrais pas te déranger ou te mettre mal à l'aise... Mais tu vois, ça fait si longtemps... L'eau est toujours assez chaude ? Je peux augmenter la température si tu le désires.

Je déchirai mon débardeur, ou plutôt ce qu'il en restait, en gros, pas grand chose. Je restai donc en soutient-gorge, noir, évidemment.... Je gardai le reste de mon pantalon. De toute façon, il étai collé à ma peau et ne m'empêcherait pas de nager. De toute façon, il était dans un très piteux état. Je me plongeais entièrement dans l'eau. Quel bonheur ! En plus, c'était vrai, l'eau était à une température parfaite. J'avais à présent de l'eau jusqu'au cou. Mes boucles s'étalaient dans l'eau.

-Comment j'ai pu tenir 100 ans sans me plonger dans l'eau...

A vrai dire, je n'attendais pas de réponse à cette question. Je n'y trouvais même pas de réponse. C'était vraiment trop bon. Je me laissais dériver, allongée sur le dos. Le courant était doux.

-Je regrette vraiment cette piscine que j'avais en Toscane... La rivière, c'est totalement différent... Surtout qu'elle était immense...

Je me revoyais, dans l'eau douce de ma grande piscine, a l'époque où je ne servais pas encore de chauffage. Je pouvais nager librement. Je revois le balai de mon corps et celui de Jack. Nos corps qui s'enlassent... Et tout qui s'évanoui le jour où j'ai dû partir loin de tout ça, loin de mon ancienne vie. Et oui, un vampire pouvait être nostalgique. C'était une première.