Petite fille qui n'arrive pas à dormir...

*Quel mal de crâne ! J'ai vraiment besoin de me relaxer aujourd'hui.*
C'est la première chose que Lucia s'est dit quand elle s'est réveillée, au milieu de la nuit. Elle n'arrivait pas à dormir depuis presque une semaine, et la fatigue accumulée ressortait maintenant. Pourtant, le sommeil l'évitait, et quand elle parvenait à le saisir, c'était pour faire des cauchemars plus horribles les uns que les autres. Le début des cours avait raccourci son temps de sommeil et l'avaient fatiguée plus qu'il ne fallait. Elle avait beaucoup de mal à dormir, et certains profs ne l'aidaient pas en parlant d'une voix monocorde. Bref, Lucia savait qu'elle ne trouverait pas la paix dans sa chambre, alors elle sortie en douce par sa fenêtre. Déjà l'air était plus respirable. Mais ce n'était pas assez pour elle. Une fine brise lui apporta d'alléchantes odeurs de viande, qui venaient de la cuisine. Elle se fit la guerre pour ne pas y aller. Pour ne plus y penser, elle se mit à courir, courir aussi vite que ses jambes la portaient. Elle donnait l'impression de ne pas toucher le sol. Une sentiment de joie infinie l'envahit quand elle dépassa la lisière de la forêt. Elle s'enfonça dans les bois sans chercher à se protéger des branches qui lui giflaient les joues. Elle courait, simplement. Cette seule action effaçait toutes les autres. Voyant un trou devant elle, elle se lança un défi : avec la vitesse, sauter et attraper une branche d'arbre pour ne pas tomber dans le vide. Une sourire carnassier illumina son visage et, arrivée au bord, elle prit appui sur ses mains et ses jambes et se propulsa vers une branche en hauteur. Malheureusement, elle ne sauta pas assez haut, et ses mains effleurèrent à peine le bois. Poussant un cri de frustration, elle regarda en bat et vit qu'elle ne se dirigeait pas vers le vide, ni vers les fougères, mais vers un lac. Elle eu un hoquet de stupeur en voyant la surface transparente et lumineuse de l'eau. Voyant se rapprocher le liquide de plus en plus vite, elle écarquilla les yeux et poussa une petite plainte avant de sombrer. Elle battit frénétiquement des bras et des jambes : elle ne savait pas nager. Remontant à la surface, elle avança tant bien que mal vers le bord, sur lequel elle monta rapidement. La pierre était chaude et lisse sous elle. Tremblante de froid, elle se roula en boule dessus et sourit. C'était la première fois depuis la rentrée scolaire qu'elle était vraiment heureuse.
*Je l'ai trouvé, l'endroit où je pourrais dormir en paix..."
Le sommeil la gagna alors, et elle plongea dans un rêve, et non pas un cauchemar. Ça la changeait...

Lucia afficha une mine d'incompréhension devant le ton enjoué d'Eris. La jeune brune recomposa son visage et sourit d'un air timide en disant :

"Moi c'est Lucia, j'arrive pas à dormir à l'internat alors je sors pour dormir dehors, c'est tellement plus apaisant ! Tu ne trouve pas ?"

Lucia s'assit alors devant sa nouvelle camarade. Oui, je sais. Elle considère très vite les personnes comme ses camarades, mais ne leur fait pas pour autant confiance : elle attend de pouvoir juger les actes avant de considérer quelqu'un comme un(e) ami(e). Mais bon. Là n'est pas le problème.
Donc Lucia s'assit et regarda sa camarade en penchant la tête sur le côté. Ses yeux avaient une jolie teinte azur, qui faisait concurrence à la luminosité de la rivière en pleine nuit. Ce qui n'était pas peu dire. Rapidement, et comme pour encourager Eris à parler, le visage de la jeune demoiselle brune s'illumina d'un fin sourire, dévoilant ses canines qu'un humain pourrait considérer comme trop longue, trop pointue, trop... mortelle. Car c'était une arme mortellement dangereuse quand ses deux crocs se plantaient doucement mais sûrement dans la chair du cou pour atteindre la jugulaire et ainsi offrir à Lucia les plus exquises sensations que peuvent provoquer le sang humain dans la bouche d'un Vampire, même si la jeune brune n'est qu'un quart de Vampire. Bon... c'est vrai que dit comme ça, on pourrait penser que Lucia est un gâteau, un joli gâteau très méchant qui mange les gens quand l'envie lui prend. Mais rassurez-vous, Lucia ne mange pas les gens... pas encore. HUUUUM. On en était donc au magnifique sourire de Lucia. La pauvre attendait la réponse d'Eris pendant ce qui luji sembla des heures tellement la peur que les animaux éprouvaient étouffaient l'air. Ce n'était pas à cause d'Eris, mais du gibier qui avait bien vu que la demoiselle étai à l'affut et qu'elle pouvait à tout moment faire un saut de côté pour tuer une des pauvre bête dans l'espoir de pouvoir se rassasier. Parce que ses côtes seyantes prouvaient qu'elle ne se nourrissait pas bien, et qu'elle devait avoir l'eau à la bouche en sentant tous les fumets qui l'entouraient...

Lucia dû à regrets relâcher ses sens pour écouter Eris, qui lui souriait sincèrement.

" Alors dis moi ? Tu es une hybride de quoi ?
- Hybride d'Hybride"

Lucia se demanda si elle devait expliquer. La réponse vint presque aussitôt quand elle imagina la tête d'Eris, le visage remplit d’incompréhension. Elle eu alors elle aussi un sourire avant de reprendre :

"Ma mère était mi-Ange, mi-Démon, et mon père, mi-Vampire, mi-Neko. Je tiens d'ailleurs plus de mon père que de ma mère. Étaient parce que quelqu'un les a tué ( à cause de leur métissage), et cette personne me recherche, alors je me cache. Et c'est une des raisons pour lesquelles je ne mange pas au self. Et toi ? T'es issue de quoi ?"

Cette révélation allait peut-être faire un choc à Eris, parce que des Hybrides d'Hybrides, avec des parents massacrés, recherchés qui plus est, c'est rare, voir même quasi introuvable. Donc, en étant logique, la demoiselle au yeux mauves resterait un petit moment sans voix. Petit ou même grand. Et Lucia espérait sincèrement que son amie n'avait pas de problèmes cardiaques, parce que sinon, elle allait peut-être faire une attaque, et ce n'est pas ce qu'elle souhaitait.
La petite brune eu alors une démangeaison aux mains, et en les regardant, elle vit que ses ongles commençaient à prendre forme de griffes, et que ses doigts diminuaient, pour devenir des coussinets. Grognant un peu, elle regarda Eris pour lui signifier qu'elle revenait et s'élança dans les taillis au moment même où ses yeux changèrent de couleur. Elle atterrit sur un lapin, un jeune, qui avait voulu la regarder de plus près. Et bien maintenant, c'était chose faite, et il allait même voir l'estomac de la jeune fille transformée en petit chat noir.
Jeune fille qui, une fois rassasiée, redevint une humaine et se rapatria vers son rocher. Elle ne ressemblait plus en rien à un chat, peut-être ses canines n'avaient pas bougées, mais ça, c'était tout à fait normal, vu son métissage.

Lucia, penaude de s'être ainsi laisser emportée par son instinct, revint presque la queue entre les jambes. Elle prit bien soin d'enterrer les restes de son repas avant de revenir, se transformant en humaine au fur et à mesure. Elle revint s'assoir devant la jeune fille aux yeux mauves, qui dit alors :

Moi, je suis mi-Ange déchue, mi Mage. J'ai aussi perdu mes parents... On a pas mal de points communs apparemment !

La jeune fille au pull esquissa un sourire. Elle semblait réfléchir profondément à ce que Lucia lui avait révélé.
En attendant, la quart de Vampire répondit au sourire de l'autre métisse, et lui répondit d'une voix aux sonorités étranges, énigmatique, heureuse, triste... qui ne peut être classée dans une catégorie spécifique :

"C'est drôle quand même qu'on ai autant de points communs... au fait, euh... Comment sont morts tes parents ?"

Elle venait de toucher une corde sensible, et elle se mordit la joue d'avoir été aussi indiscrète. Mais cela faisait des années et des années qu'elle n'avait pas eu une conversation aussi longue avec une personne de son âge, qui la comprenait. Et ça lui avait manqué. Tellement que la première chose qui était ressortie était sa fichue curiosité, qui faisait d'elle une personne presque indiscrète, qui veut tout savoir sur tout. Mais c'est faux, car la seule chose que Lucia veut savoir, c'est l'histoire de la personne en face, pour mieux la cerner, et non pour jaser. D'ailleurs, en y repensant, jaser est une action que l'on peut considérer comme bonne ou mauvaise. Dans cette situation, jaser aurait été mauvais. Très, très, très mauvais, car personne n'aime qu'on dévoile sa vie privée sans ménagement. De plus, la jeune demoiselle brune ne voulait pas qu'Eris fasse la même chose avec elle. Car comme on dit :"On ne fait pas aux autres ce que l'on ne veut pas que l'on nous fasse".

Lucia était gênée d'avoir posée une question aussi indiscrète, mais se rendit rapidement compte qu'Eris n'avait pas prit compte de son indiscrétion, car elle y répondit sans grande tristesse. Plutôt comme si... comme si ses parents étaient toujours vivants :

"Ils sont morts dans un accident de voiture, quand je n'étais encore qu'une enfant."

Lucia se réjouit presque que sa camarade n'ai pas de souvenirs de leur mort, pas de souvenirs exacts je veux dire. La jeune demoiselle aux cheveux de nuit avait, tout au contraire, gardé tous les souvenirs, chaque moment, chaque seconde. Des fois la nuit, dans l'internat, ses cauchemars se formaient de souvenirs, et de ceux-là principalement. Ce qui fait que la demoiselle revivait la scène de la découverte de ses parents et des deux messages en boucle. Et elle se réveillait toujours en sueur, la gorge sèche, les larmes roulant sur les joues. Car en réalité, les souvenirs étaient très, très nets, et avait donc un effet de réel assez impressionnant et surtout... flippant.
La jeune fille ouvrit la bouche, aspira puis referma la bouche, comme si elle se retenait de dire quelque chose. Elle refit la même opération, mais laissa cette fois-ci échapper dans un mince filet de voix :

"Les miens sont morts assassinés. Et le meurtrier me recherche..."

C'était on ne peut plus vrai, mais la voix de la jeune demoiselle se perdit dans la boule qui se formait dans sa gorge. Elle réprima ses larmes, qui eurent tout de même le temps de mouiller ses yeux. Pendant un bref instant. Mais Lucia inspira un grand coup, déglutit, et se jura de tuer l'assassin de ses parents. A moins que ce ne soit déjà fait. Mais rien qu'à cette pensée, la demoiselle enragea. Elle ne supportait pas l'idée qu'elle ai pu tuer cet homme sans même sans rendre compte. Sans même qu'il ai avoué. Sans même qu'il ai souffert.

Lucia se mordit la lèvre inférieure, s'obligeant ainsi à ne pas pleurer. Il ne fallait pas qu'elle pleure. Le meurtrier ne devait en aucun cas savoir qu'il avait touché le point faible le la jeune fille, qu'elle pleurait sur leur mort, et qu'il avait donc réussit sa tâche, qu'il l'avait rendue malheureuse. Mais il avait aussi fait quelque chose de totalement inexplicable, enfin presque : il avait laissé Lucia vivre alors qu'il aurait très bien pu attendre son retour et la tuer à ce moment-là. Mais non, il l'avait laissé souffrir. Peut-être pour la faire « mijoter », pour qu'elle soit remplie de rage quand il voudrait la tuer. Sauf que, peine pour lui, Lucia avait maîtrisé sa tristesse, pour en faire une arme. En effet, depuis la mort de ses parents, elle avait changé, et s'était endurcie. Elle était maintenant capable de se contenir, et d'agir avec méthode, et non avec rage.

« S'il te trouve, appelle moi ! Je l'enverrai dans l'autre monde en moins de deux. Ce n'est pas parce que nous sommes Hybrides, que nous n'avons pas le droit de vivre.
- Je suis bien d'accord avec toi, mais comment je ferais pour t'appeler ? »

Telle était la grande question. La jeune fille aux yeux mauves avait parlé d'une voix si enthousiaste qu'elle avait séduit Lucia, qui avait le moral dans les talons dès qu'elle pensait à ses défunts parents. En réalité, ce qui lui mettait du baume au cœur, c'était qu'une personne voulait bien l'aider, et la comprenait. Ce n'était pas arrivé depuis très, très longtemps.

Lucia lui sourit, heureuse de s'être fait une amie. Ou du moins, une alliée contre son mystérieux meurtrier, dont elle devinait à peine l'identité. Elle devait déjà l'avoir fréquenté, mais où ? Et quand ? Et savait-il que c'était elle la demoiselle à qui il avait promit la mort ? Savait-il même s'il devait continuer à chercher ? Pensait-il qu'elle avait disparue dans la nature, qu'elle était folle de chagrin, et qu'elle avait perdu la raison au point d'avoir oublié la menace de mort ? Peut-être. Peut-être qu'il avait même tout simplement oublié sa propre traque, et qu'il n'avait plus envie de la tuer. Peut-être veut-il en ce moment même qu'elle finisse sa vie à le chercher ? Qu'il n'a aucune envie de la chercher en sachant très bien qu'elle était à ses trousses et que c'était la demoiselle qui le trouverait ? Qu'il n'aurait même pas à chercher ? Sans doutes. Sauf que Lucia n'est pas comme ça, et qu'elle grattouillait des petites informations, elle ne se jette JAMAIS la tête la première vers les pièges. Elle réfléchit à la situation bien avant. Elle attend, peaufine ses plans, et attaque à un moment précis et bien déterminé. Pas avant.

Je suis bien d'accord avec toi, mais comment je ferais pour t'appeler ? »

Eris lui répondit simplement par un sourire empli de malice :

Ne t'inquiète pas, ton Ombre me préviendra.


Se doutant que sa nouvelle alliée allait lui demander comment une Ombre pouvait elle communiquer, la jeune hybride ajouta d'une voix enthousiaste :

Je maitrise les Ombres, et comme la tienne et la mienne sont entrées en contact, je pourrais venir te rejoindre en une fraction de seconde si je sens que ton Ombre est perturbée.

La maitrise des Ombres était un art dangereux et très difficile. Combien d'apprentis ou de personnes possédant ce pouvoir ont-il sombré dans la folie, voir en sont morts ? beaucoup. Pourtant, ça n'avait pas été le cas pour Eris, elle avait tout contrôle sur ses Ombres, ses armes. Elle les manipulait sans mal, et connaissait bien des manières pour les utiliser. Pour les rendre polyvalentes. Elle avait appris à développer sa maitriser au sein de l'organisation, au sein de la brigade. Combien de missions avait-elle menée à bien ? Comment ont elles été victorieuses ? Un nombre si important qu'elle ne s'en souvenait plus. Qui savait, à par elle, le lourd passé de ses parents, et son futur ? Eris pouvait se l'imaginer, tenir tête à la fois aux Hommes, au Dieu et au Diable. Pour l'honneur sacrifié de ses parents, pour leur mort. Et pour son peuple. Peuple perdu, et oublié.

Elle était comme ça notre petit mi ange mi mage. Elle n'était ni Ombre, ni Lumière, elle était entre les deux. Ayant de son père ses ailes, et de sa mère ses cheveux. Des deux, elle possédait cette fantastique maitrise. Qu'elle utilisait comme bon lui semblait, pour aider Dairun, par exemple.

Lucia pencha la tête sur le côté en entendant la réponse d'Eris. Comment ça : son ombre la préviendrait ? Quel était ce maléfice ? Et surtout :comment ferait-elle ? Car à la connaissance de la jeune demoiselle, il fallait des années et des années avant de réussir à maîtriser ne serait-ce qu'une seule ombre, et qui doit être proche en plus... La réponse vint aussitôt, mais aussi complète qu'elle ne l'aurait espéré...

"Je maitrise les Ombres, et comme la tienne et la mienne sont entrées en contact, je pourrais venir te rejoindre en une fraction de seconde si je sens que ton Ombre est perturbée.
- Oh... Je vois..."
Elle fronçât les sourcils. Alors comme ça, elle maîtrisait les ombres à la perfection. Cela devait venir de son métissage, comme Lulu' qui est capable de se transformer en chat comme une réel Neko alors qu'elle n'est que quart de Neko... Mais passons.

Lucia réfléchie quelques instants avant de dire d'une voix légèrement hésitante et lointaine, le regard dans le vide :

"Merci... Et sache que si toi aussi tu as besoin de moi, je serais là, envoie-moi un message sur mon ombrées je le verrais, surtout si je suis sous ma forme de chat..."

La demoiselle cligna plusieurs fois des yeux, voyant de nouveau la réalité. Euros lui souriait, enthousiaste et pleine de malice. Cette jeune fille ferait du bien à Lucia, c'était sûr. Autant d'énergie devait être épuisant pour une seule personne. Ce serait vie plus simple de la partager avec quelqu'un. Et Lucia avait besoin de cet enthousiasme, pour ne pas sombrer dans une profonde dépression. Car la joie de vivre, ce n'est pas vraiment le sentiment qui domine dans l'esprit de la demoiselle. La haine, et l'envie de meurtre sont plus les sentiments qui se dégage de l'aura de la petite Lulu'. Une telle dose de sentiments noirs sans une si petite et si jeune fille est impressionnant, et même effrayant. Si elle devait évacuer tout cela d'un seul coup, il n'y aurait sûrement plus personne sur une centaine de kilomètres alentours. Voir pluS, et sans exagérer qui plus est.

Lucia vit le regard réconciliateur d'Eris, et le lui rendit. Elle venait de se faire une amie, une personne sur qui elle pouvait compter quoi qu'il arrive. Et cela, ça lui réchauffait le cœur, même si u plus profond d'elle-même, elle était toujours un peu méfiante envers la fille au pull. Elle ne pourrait sûrement jamais faire entièrement confiance à quelqu'un, quel qu'il soit. C'était tout bonnement impossible. Et c'était sûrement dû au massacre qu'elle avait dit endurer. C'est vrai quoi : si le jour de votre anniversaire, quelqu'un venait tuer vos parent et vous écrire un message dans lequel la personne vous promettait de venir vous tuer après vous avoir torturé comme pas possible.

Lucia soupira doucement, et sursauta légèrement quand elle sentit la main chaude d'Eris se poser sur son épaule. Elle n'était pas habituée aux marques d'affections si proches de la rencontre. Même avec Elizabeth, qui adorait les câlins, elle avait dû attendre au moins au bout de la troisième rencontre avant que la blonde n'ai eu l'audace de lui faire un câlin. Bon.. Oui... C'est vrai qu'un câlin, c'est plus affectif qu'une main sur l'épaule mais quand même...

Lucia releva la tête, et sourit de toutes ses dents en essayant de ne pas faire peur... Car il est vrai qu'en général, quand Lucia souriait de toutes ses dents, c'était avant de tuer quelqu'un. Ou avant de commencer à torturer une personne. Sauf que là, elle régula son sourire, pour qu'il soi plus gentil qu'assassin. Car non, Lucia ne veut pas tuer tous les gens qu'elle rencontre, et là encore moins parce qu'Eris est une mie, et venait de dire qu'elle serait ravie de l'aider à tuer quelqu'un. Alors quand une personne dit qu'elle est d'accord pour l'aider à tuer quelqu'un, elle est aussitôt une amie de Lucia. Sauf que là, ce n'est pas grâce à ça qu'Eris est devenue son amie, mais parce qu'elle la comprend, et que jamais personne avant elle n'avait réussit ou même essayé de la comprendre. Tout le monde la fuyait comme la peste. Pourquoi ? Tout simplement parce qu'ils pensent que le mal a attend Lucia dès le plus jeune âge et qu'elle est tellement per régie par ce mal qu'elle risque d'entraîner de jeunes et brillants enfants vers la délinquance et le meurtre. Comme si elle n'avait que ça à faire... Franchement...

Lucia regarda son amie se relever. Elle l'imita promptement, mais à cause d'un soudain manque d'énergie, elle vacilla, tandis qu'Eris s'étirait. La jeune brune se contrôla rapidement, e réussit à se reprendre avant que la demoiselle au pull rayé ne se relève. À quoi était dû cette soudaine fatigue ? Peu importé la réponse. Toujours est-il que Lulu' avait du mal avec les efforts physiques trop brusque. Il lui fallait un temps avant qu'elle ne puisse s'adapter. Pas très longtemps, bien évidemment, et heureusement d'ailleurs... Et puis, elle venait de se réveiller, fallait pas trop en demander non plus...

Lucia s'étira à son tour, mais en projetant ses bras vers l'arrière. Elle fit craquer son dos, puis inspira longuement avant de souffler tout l'air de ses poumons. Elle se s'était bien. Et cela faisait longtemps qu'elle ne s'était pas sentit d'aussi bonne humeur. Peut-être que la présence d'Eris jouait un rôle dans cet état d'esprit... Probablement. Après tout, Iulu' avril trouvé une soudaine amitié dès son réveil. Et ça ne lui était jamais arrivé. Et elle aimait bien ça. En réalité, c'est sûrement le seul fait d'avoir une amie qui lui prodiguait cet enthousiasme. Rien de plus.

"Si on rentrait ?"

Lucia approuva d'un vif hochement de tête, le yeux fermés, histoire qu'Eris ne puisse pas voir la surprise qui se cachait dans ses beaux yeux d'argent. De la surprise, oui, tout simplement parce qu'elle ne s'attendait pas à ce que la demoiselle parle, et surtout parce qu'elle ne s'attendait pas à ce qu'elle lui propose de rentrer en sa compagnie. Oui, si vous voulez suivre le raisonnement de la petite Lulu' il faut bien garder en tête qu'elle n'a jamais eu d'amis. Et qu'elle n'a donc jamais connut les plaisirs et les joies d'être avec une personne dont on fait confiance presque à cent pour cent. Jamais.

Quand la petite brune rouvrit les yeux, Eris se tenait devant elle, sauf qu'elle avait quelque chose de différent. Quoi ? Lulu' mît un temps avant de capter que de grandes ailes noires étaient parues sur les omoplates de son amie. Elle écarquilla les yeux, faisant d'un seul coup beaucoup moins confiance à ses yeux...

"Je t'y ramène à vol d'oiseau ! ça te dit ?"

Lucia avait les yeux ronds et la bouche entre-ouverte. Eris venait de fait quelque chose à laquelle Lulu' n'aurait jamais pensé, ni même imaginé. Elle savait depuis peu que le père d'Eris était un Démon, mais jamais elle n'aurait pensé qu'elle avait hérité de lui ses grandes ailes noires de jais... Et pourtant, si. La jeune brune se fit la réflexion qu'elle elle pouvait se transformer en chat à volonté, comme une véritable Neko, alors pourquoi est-ce qu'en temps qu'Hybride, Eris n'aurait pas le pouvoir de faire apparaître des ailes de Démon, pourquoi pas ?

La petite Lulu' ferma la bouche. Puis hôcha la tête. Son amie flottait à au moins cinquante centimètres du sol. Son battement d'aile avait beau avoir soulevé une multitude de feuille, elle avait remarqué qu'il n'était pas très puissant. Ou en tous cas qu'Eris pouvait en faire un si violent qu'il pourrait arracher de taules.... Voir la maison entière... Bien qu'avec la Lulu' elle n'aurait en aucun cas besoin d'utiser sa puissance vu son poids plus que plume...

Rechignant quelque peu à voler, Lucia s'approcha tout de même de son amie, prête pour son bâptème de l'air. Après tout, c'était une chasseuse, une créature de la forêt, et pas du ciel... Elle chassait certes des oiseaux, et parfois même de drôles d'oiseaux, mais elle ne volait pas, et elle n'aimerait sûrement pas cette sensation de vide sous ses pieds... Mais après tout, pourquoi ne pas essayer ?

Voyant sa nouvelle amie surprise de remarquer ses ailes couleur ébène, elle laissa échapper un petit rire attendri. Lucia réfléchit quelques secondes, puis s'avança vers Eris, peu enthousiaste. En général, on faisait son baptême de l'air en hélicoptère, ou en avion. Pas dans les bras de sa nouvelle amie. La situation était amusante, du moins, du point de vue d'Eris. Derrière toutes les plumes noires de ses ailes, se cachaient des muscles puissants, ces même muscles qui avaient valu à son père la réputation de "Faucon". En effet, sa maitrise des Vents était telle, qu'on l'avait longtemps redoutait. Ange et Démon ne voulaient pas combattre avec ce redoutable guerrier des cieux dans les parages. Eris se plaisait à surnommer son père "l'avion de chasse". Parfois, elle se l'imaginait voler dans le ciel, à ses côtés. Elle pouvait sentir les bourrasques que les ailes de son père produisaient, balayant un peut tout sur son passage. Et lorsque cela arrivait Eris souriait, elle riait de bon coeur. Laissant un peu plus d'énergie envahir son dos, ses ailes changèrent de forme, et grandirent encore un peu. La jeune hybride au sweet rayé mauve passa ses bras autour de la taille de Lucia, qui était plus grande qu'elle, et fit apparaitre des Ombres. On ne volait pas sans sécurité voyons ! Lesdites Ombres virent entourer les épaules de Lucia, ainsi que sa taille. Eris lança un regard amusé à la Neko et ajouta, enthousiaste :

C'est Parti !

Ne laissant pas le temps à son amie de réfléchir, ni même de répondre, Eris battit des ailes, et en quelques secondes, les deux adolescentes se retrouvèrent au dessus du lac. Encore un battement d'aile, et elles furent au dessus des nuages. Eris trouva un courant et se laissa planer. Maintenant ses bras fermement autour de la taille de son amie. Les deux adolescentes parcoururent le ciel, Eris veillant à ce qu'elles ne se rapprochent pas trop du sol, esquivant nuages et oiseaux. Elle aimait cette sensation de liberté. Oui, elle était libre. Elle sentait son père à ses côtés, sa force. Notre jeune Mi ange Déchu demanda à son amie :

Tu te sens bien ? ça va ?

Lucia paniqua légèrement en sentant ses pieds se décoller du sol. Elle n'avait jamais volé, et se sentait bien mieux dans une forêt qu'autre part. De la mousse sous les pattes, des feuilles au-dessus du museau, du bois autour d'elle, et l'odeur enivrante de l'herbe fraîche et des feuilles mortes. Pourtant, et malgré tout ce à quoi elle ait pu penser, Lulu' aimait bien voler, passer la main dans les nuages, et sentir le vent partout autour d'elle... C'était bizarre, bien évidemment, de n'avoir aucune prise, bizarre et stressant, mais agréable.

La jeune fille étendit les bras sur les côtés, souriante. La vue était magnifique, et le vent glacé stimulait son corps à moitié réveillé. Elle inspira un grand coup, histoire de dégager ses poumons. L'air pur s'engouffra dans son corps. Que c'était bon ! Douloureux, certes mais cela faisait un bien inimaginable. Jamais, au grand jamais elle n'avait ressentit pareil joie. Sauf peut-être le jour où elle avait euh... Privé de partenité un professeur, et qu'elle avait entendu Shin déglutir derrière elle. Elle avait rit intérieurement, et avait eut vraiment beaucoup de mal à se retenir de glousser.

Son amie lui demanda soudain si elle allait bien. La demoiselle hôcha la tête positivement. Elle sentait ses cheveux voler, l'air froid caresser sa tête. Mais ce n'était pas assez. Elle voulait encore plus. Alors elle prit sa forme de chat, et réussit à escalader Eris pour monter sur son dos, entre les puissantes ailes d'ébène. Elle se coucha là, et sentit un ronronnement de plaisir monter dans sa gorge. De là où elle était, elle sentait tous les muscles de la demoiselle au pull rayé se contracter, et elle savait à l'avance comment et quand elle tournerait. Elle se sentait... Sereine, et avait presque l'impression d'être la reine du monde... Oui, non, d'habitude, la bonne Lulu' n'ait pas aussi... Ambitieuse, mais là, le trop plein d'oxygène lui faisait tourner la tête. L'alcool n'a strictement vin effet sur le corps de Lulu', mais trop d'oxigène la défonce de manière impressionnante...

Lucia planta sans s'en rendre compte ses griffes dans le dos de son amie en la sentant monter au-dessus des nuages. Elle avait un peu peur de tomber, et ne savait pas si son hybride de mère lui avait légué des ailes à elle aussi. Mais en attendant, elle ne voulait vraiment pas tester... Pas du tout. Ce serait bien une des rares choses que sa mère avait pu lui légué après tout. En y repensant, Lucia était presque sûre d'avoir des ailes, puisque sa mère, mi-ange, mi-démon, en avait eu. L'une blanche, l'autre noire. Pour que tout le monde sache qu'elle était hybride. Ni vraiment ange, ni vraiment démon... entre les deux...

Mais la jeune fille ne voulait tout de même pas croiser d'Ange, car ils détecteraient aussitôt l'Ange dans le sang de la demoiselle. L’Ange, mais aussi le Démon... et cela n'attirerait que des ennuis. A elle, comme à Eris. Et elle ne voulait pas. Elle n'avait quasiment jamais rencontré ces races célestes, mais les seules qu'elle avaient rencontrées avait mal finit. Genre une ailes en moins, ou pire, à la broche. Après tout, c'était une sorte d'oiseau, que l'on pouvait donc manger... Et comme Lucia est une petite chatte qui aime les expériences, elle aimait chasser des trucs pas net. Et les goûter ensuite. Et les Anges avaient un goût de fumée, de ventoline, que la petite Celte n'appréciait pas vraiment. Elle n'était pas fan des médoc', et encore moins de ceux contre l'asthme.

Eris descendit soudain en piquet, et la petite chatte eut une longue poussée d'adrénaline, suivit de larmes qui perlèrent au coin de ses yeux. La violence du vent lui ébouriffait le poil, et elle trouvait ça génial. Mais sa fourrure n'était pas assez épaisse pour protéger ses yeux...

La fille aux yeux mauves redressa, et ralentit progressivement. Elle voulait sans doute rester un peu dans le ciel, pour pouvoir profiter de ces instants plus que bénéfiques. Des instants qui ne duraient jamais trop longtemps...

Eris aux Ailes Noires sentit les griffes de l'Hybride se planter progressivement dans son dos. Mais elle ne pipa mot. Les deux jeunes finirent par se rapprocher dangereusement du pensionnat, et la fille de l'Ange déchu amorça une descente pour finalement atterrir gracieusement sur le sol. Ses puissantes ailes battirent l'air durant quelques secondes avant de disparaitre dans le dos de sa propriétaire. Cette petite ballade aérienne avait fait beaucoup de bien à notre hybride. Elle s'était calmée, et sa détermination avait redoublé, elle avait une mission à accomplir. Mais elle devait en premier lieu retrouver Hibari. Lui aussi avait été transféré dans ce pensionnat, mais elle ne lui avait pas encore adresser la parole. Ce Neko insupportable l'adorait, elle aussi l'aimait bien, mais pas au point de la suivre partout, son bras sur l'épaule !

Elle laissa l'autre hybride descendre de son dos, et lorsque ceci fut fait, elle fit rouler les muscles de ses épaules pour les dégourdir. Un sourire s'afficha sur ses lèvres, jeta un coup d'oeil au batîment principal. Elle lança, joyeusement à Lucia :

Bon ! je vais te laisser, j'ai quelques petites choses à faire !

Un dernier sourire avant de disparaitre, happée par une Ombre. Elle savait où elle devait se rendre, et se préparait mentalement à une batailler verbale.