Une révélation entre une soeur et un frère de coeur

Je devais lui annoncer. Voilà ce qui m'amena à retrouver mon frère de coeur. J'y avais songé, la dernière fois, mais il n'avait pas voulu répondre à ma question. La sincérité, voilà ce que je cherchais, je ne voulais pas lui cacher quoique ce soit, et j'espérais qu'il en fasse de même. Il était le seul avec qui j'avais pu me lier, je l'aimais comme un grand frère. Même si c'était un Démon . . . Mais je redoutais que mes origines ne le laissent pas indifférent . . . Je marchais d'un pas rapide, serpentant dans les couloirs, esquivant les autres lycéens. L'Hiver, avec un peu de chance, le froid apaiserait surement sa réaction, que je savais être brusque. Je dérapais sur le sol, rendu glissant à cause des gelées, et me mis à courir. Je savais où il se trouvait, je ressentais son Ombre.

Après quelque minutes, j'arrivais non loin du balcon. Je ralentis l'allure, respirais profondément, réajustant ma capuche avant de m'avancer vers lui, l'air déterminée, et sure de moi. Dairun s'amusait à créer des forme avec ses Ombres, et lui aussi semblait songeur. Alors que j'allais entamer la conversation, les mots doux prononcés par un couple d'andouilles me perturbèrent, et je leur fis signe de nous laisser. Ils s'éxécutèrent. Je n'étais pas enclin à parler de ce que je souhaitais à Dairun.

Je finis par lui lançais, d'une voix calme, tout en m'approchant de lui :

Salut. Dairun, il faut que je te parle.

Je croisais les bras, avant de fondre sur mon grand frère, et de m'adossait à son dos.

Je t'écoute.

Sa voix me trancha, il n'allait pas bien. Quand à moi, je ne savais comment aborder le sujet, ce sujet sensible . . . Depuis l'évènement de l'infirmerie, je redoutais qu'il soit différent, je ne voulais pas le perdre. C'était mon grand frère. Si je n'avais eut aucun mal à de viner sa race, c'était à cause de son aura, elle était caractéristique des Démon. Mais il n'avait pas su détecter ma nature, à moi . . . Mon sang étant mêlé, Ange Déchu et Mage. Je respirais calmement, ou du moins, j'essayais de paraitre calme, alors que je bouillonnais. Je finis par lancer d'une voix douce :

Promets moi, que quoiqu'il arrive, nous resterons frère et soeur de coeur.

Je craignais la solitude, je ne voulais pas qu'il me laisse. Je connaissais les Démons comme étant impulsif, et détestant les anges. S'il me rejetait, je ne me mettrais pas à pleurer comme une madeleine ou comme une de ces pouffiasses sans cervelles. Non, j'accepterais son choix, sa décision. Mais je voulais me souvenir que j'avais eut un frère, sur qui compter. Déterminée, je lançais le sujet :

Je suis Mi Ange Déchue.

Parole crue, je détestait tourner autour du pot, et Dairun le savait.

Je savais les Démons impulsifs et violents. Voilà que j'en eus la preuve, sans que je puisse réagir, je vis Mugen se faire projeter au loin, et moi me faire plaquer contre le mu. je réprimais une gerbe de sang qui montait dans ma gorge et ravalais le liquide vitale. Je n'avais envie de me battre, pas contre en tout cas . . . Non en fait je n'en avais juste pas envie. Je n'avais pas suffisamment dormi cette nuit, trop occupée à réviser les cours et, STOP ! Faut pas rêver, j'avais simplement pas assez dormi. Dairun se rapprocha. C'était justement ce genre de réaction que j'attendais chez lui.

Tu viens me déranger pour ça ?

Un sourire insolent se dessina sur mon visage, et lui répondis du tac au tac :

Me fais pas rire ! C'est pas comme si perdre 5 minutes de ta vie allait te faire du tort.

Je marquais une pause, le choc me laissa le gout amer du sang dans la bouche. Lasse, je répondis en plongeant mon regard dans le siens :

Et puis, tu n'es plus à une minute près . . .

Les Démons vivaient bien plus longtemps que les Hommes, autant que les Anges et les autres races, mais les Hommes, qu'ils soient Mages ou autres avaient la même durée de vie. Moi même, je le savais ne dépasserais pas la barre des 100 ans. Tandis que Dairun lui, avait dû, depuis longtemps les atteindre. Mais je n'allais pas rester là, clouée contre un satané mur. J'inspirais profondément et ajoutais :

Je suppose que ta réaction a un rapport avec le fait qu'une partie de mon sang soit celui de tes ennemis héréditaires, je me trompe ?

Je me concentrais, et mes yeux mauves virèrent au rouge sang. Puis, je détruis les tentacules Ombrageuses qui m'avaient retenues en suspens, à l'aide de ma maitrise des Ombres. Une aura destructrice m'enveloppa.

Je ne peux pas te dévoiler ce genre d'information et tu devrais le savoir !

Sa voix était remplie de colère, ce qui me contraria. Avoir une conversation calme avec un Démon n'était vraiment pas de tout repos . . . Je continuais de le fixer. Satan et Dieu. Les deux seuls responsables de la mort de mes Parents, et de ma lignée. Ces deux là, jamais je ne pourrais leur pardonner, si dans l'autre monde, il éxistait une dimension Neutre, je m'y rendrais. Quiconque aurait un esprit sain dans un corps sain, me reprocherait d'être complètement folle. Et je l'assumerez. Ce n'est pas la vengeance qui guide mes pas, ou du moins pas totalement. J'avais mon propre but, différent de celui des Enfers, et de celui des Cieux. Je remis Mugen sur mon épaule, et lança finalement :

Je ne te parle pas de ce qui se passe aux Enfers crétin ! Mais de ce qui se passe dans ta tête !

Que ce soit Dieu ou Satan, je m'en fichais. Du moment qu'ils me laissaient en paix, ça m'allait, mais s'ils commençaient à s'en prendre à mes valeurs, je serais obligée de me mêler de ce qui ne me regardait pas. Actuellement, ce qui m'inquiétait, c'était ce qui se passait dans la tête de Dairun. Il était soumis à Satan, comme tous les Démons. Rien d'extraordinaire. Je me demandais s'il partageait les mêmes idées que Satan. Peut-être pas une, le fait d'être d'un sang opposé. Quoi qu'il en soit, je ne voulais que ce crétin de tout feu tout flamme vienne tout compliquer avec sa morale aussi importante que l'avènement d'une fleur mauve dans une prairie bordée de caramel . . .

Dairun semblait un peu perdu, je me demandais ce qui se tramait dans sa tête. Pour qu'il agisse ainsi, et qu'il ne se comporte pas normalement. Ou du moins, encore moins normalement que d'habitude . . . Bon, me diriez vous, un Démon ne se comporte pas normalement vu que c'est un Démon. Enfin, je me comprenais moi !

Une bataille s'annonce !

Il finit par cracher le morceau. Et ben ! ce n'était pas trop tôt. Mais je ne voyais pas ce qu'il y avait de si dramatique à ce qu'une bataille éclate au pensionnat. Oui je sais je sais. Je ne dramatise pas. Des batailles, il y en avait eu un paquet, et cela, bien avant mon arrivée. D'après les archives du lycée, il y avait eut celle avec "Rido". Avec un nom pareil, impossible de rester sérieux deux secondes . . . Il avait ramené toute sa clique au pensionnat pour tuer une certaine vampire du nom de "Yuuki Kuran". Mais une Lycanthrope, qui s'appelait "Azura Hienaga" s'était interposée, et l'avait payé de sa vie. Dans un excès de rage, la Vampire finit par tuer son oncle. Oui, car ils 'agissait de son oncle. Après cela, on avait eut pas mal d'escarmouche du camp de Dieu ou de Satan. Je soupirais de soulagement et haussais les épaules, un air satisfait sur le visage. Puis je m'approchais de Dairun, et lui donnais une petite tape amicale sur l'épaule avant de lancer :

Bah voilà ! Maintenant que c'est sorti, tu peux décompresser.

En mon fort intérieur, mais vraiment très profondément en moi, je riais. Si Satan pensait pouvoir éliminer tous les pensionnaires, il se trompait. Il y aurait beaucoup de pertes, mais il aurait aussi du fil à retordre avec d'autres. Comme Saaya par exemple. Elle, ce n'était pas un tendre, loin de là . . . Et puis il y avait moi. Satan avait échoué dans le passé. Il essaierait surement de se rattraper avec la descendante de son ancien ennemi. Mais je ne lui laisserais pas ce plaisir. Mon Père m'avait légué plus de pouvoir que le dieu des Enfers ne pouvait imaginer. Je ne le laisserais pas salir le nom de ma famille encore une fois.

Ce que tu as pas compris c'est que ce ne sera pas comme avant. Ce ne sera pas un règlement de compte entre deux clans ou personnes. Là c'est un peuple entier qui va s'engager dans une bataille. Dans une guerre !

Dairun s'emporta, et cela me fis légèrement rire. Je le fixais, puis répondis simplement :

Merci, j'avais compris.

J'en connaissais un rayon sur les guerres. Les victimes étaient nombreuses, et les dirigeants des deux camps étaient, en général, persuadaient que leur morale valait mieux que celle de l'autre. Je me demandais si je profiterais du chaos ambiant pour agir ou non. D'après moi, Satan serait au premier rang pour assister au carnage de ses troupes, et Dieu, descendrait lui même de son petit nuage pour prêter main forte à ses angelots. Derrière mon Père et ma Mère, il y avait toujours eut bien plus qu'un simple accrochage avec les Dieux. On pouvait même dire qu'il s'agissait d'une histoire de famille . . . Et bien soit. Mon Père avait toujours était haïe pas les autres Anges, car contrairement à eux, ses ailes, même avant sa rétrogradation, étaient déjà noires. La branche familiale de mon père avait toujours eux les ailes Noires. Nous étions connus comme le loup blanc. Quant à ma Mère, elle avait ces yeux mauves, et sa branche, à elle, pouvait diriger les énergies négatives. Leur rencontre fit des étincelles, et les Dieux souhaitaient les avoir dans leur propre camp, mais ce ne fut pas la décision de mes parents. Voilà pourquoi ils avaient assassiné mes proches, et décimés ma famille, me privant de leur savoir, de leur pouvoir, et gardant secret leur capacités . . . Mais finalement, je pus retrouver mes racines.

Je posais ensuite mon regard sur les lumières de la ville, un sourire malicieux sur le visage. Puis, je finis par lancer, confiante :

Finalement ce n'est pas plus mal que tu ne prennes pas mal mes origines. Et surtout, que ton "chef", ignore que je sois ici.

Je me rapprochais de Dairun et m'arrêtais nette devant lui, mon regard s'était durci, et paraissait impitoyable. J'ajoutais, d'une voix claire :

Promets moi autre chose. Ne révèles jamais, que ce soit à Dieu ou à Satan, ma présence dans ce pensionnat.

L'Organisation avait fait de son mieux pur que, ni l'un ni l'autre ne retrouve ma trace. Car ils pensaient avoir réussis leur coup, ils pensaient m'avoir éliminé. Ma présence dans ce pensionnat leur était inconnue, un atout non négligeable si je voulais continuer de mener ma petite enquête.

J'accepte.

Sa réponse finale me convint. Je souris, en haussant les épaules, réajustais Mugen sur les dites épaules. Puis, donnais une autre petite tape amicale dans le dos de Dairun, avant de me diriger vers la porte. D'un geste de la main, et d'une voix rassurée, je lui lançais :

Te couche pas trop tard, et attrape pas froid.

Plus je m'approchais de la porte, plus je me disais que j'aurais voulu avoir Angeal, qui m'attendait dans ma chambre. Ce crétin fini n'avait plus donné de signe de vie depuis un bon bout de temps. Je me demandais où il était passé. Lui aussi avait eut un lien avec Satan . . . Je me rappelais de notre première rencontre, il avait inondé le dortoir en faisant pleuvoir du plafond . . . Je mis mes mains dans mes poches et sortit finalement de la salle. Je me retrouvais dans le couloir désert.