Rencontre de Djaden par Dairiun [TERMINE]

Rappelez moi ce que je faisais ici. Marchant à côté de moi, Eris semblait plus énervée qu'inquiète. Elle était venue me trouver alors que je m'entrainais dans le Dojo. C'est alors qu'elle m'avait demandé de lui rendre un petit service. Sur le chemin, nous nous étions raconté tout ce qui s'était passé, depuis notre dernière rencontre. Son arrivée au pensionnat. Sa rencontre avec un angé déchu, puis celle avec un Démon, dont elle était devenue la "petite soeur". Elle qui avait toujours vécu seule, ou du moins, durant une grande partie de sa vie, avait réussi à tisser un lien de pseudo parenté avec un Démon. Dairun Asloveta. Voilà son nom. Eris m'avait aussi informé que ce dernier venait de se battre, avec quelqu'un d'autre, et qu'il était en mauvais état. C'est pourquoi elle était venue me trouver. Je ne pouvais refuser sa demande . . . Nous nous trouvions dans le couloir, menant à l'infirmerie. La plupart des classes étaient décorées pour la Fête d'Halloween.

Eris marchait calmement, mais je sentais qu'elle surchauffait. Nous qu'elle était plutôt contrariée. Elle, qui était tellement plus expressive que moi. Moi, qui était impassible. Si j'avais bien compris, je devais soigner son "frère". Ma longue écharpe volait. Les couloirs étaient bondés, c'était la sortie des classes. Nous arrivâmes devant l'infirmerie. Eris inspira profondément et entra. Je la suivis. L'infirmière s'occupait déjà d'une autre personne, très amochée si je puis dire. Elle la salua d'une voix enjouée. Ce que je ne pourrais jamais faire. Tandis que moi, j'avançais en silence. Eris me conduisit à un "lit de camp". Un adolescent surement plus âgé que moi, y était assis. Le "Dairun" en question. Eris s'avança vers lui, aucunes expressions sur son visage, et à ma grande surprise, lui décocha un coup de poing sur le haut de son crâne.

- Espèce d'idiot ! ça va pas ? qu'est ce qui t'as pris d'engager un affrontement alors que t'aurais pu raser le bâtiment !

Derrière cette colère, je savais qu'elle s'était tout de même inquiétait. Elle était comme ça Eris. Mon contraire. Je regardais la scène, en silence. Elle finit par se calmer, et ajouta d'une voix plus douce :

- Enfin. L'important c'est que tu ne soit pas trop amoché.

Pendant qu'elle se calmait, je pris le temps d'identifier l'homme blond en face de moi. Ses yeux étaient d'une couleur étrange, entre le vert et le bleu, et il avait des cheveux blond, presque jaunes. Je ne comptais pas engager la conversation. Et Eris le savait pertinemment. C'est pourquoi, elle me présenta :

- Dairun, je te présente Djaden. Elle va te soigner.

- Je ne suis pas blessé !

Le "Frère" de coeur d'Eris tomba à genou. Je remarquais alors une trace de brûlure. Eris soupira. Les personnes qui partaient au quart de tour, ne faisait pas parties de la catégorie que j'appelais " être agréable". Clyde était agréable. Jusqu'à ce qu'il décide de couper les ponts avec moi. Elle l'aida à se relever et le fit s'asseoir sur le lit. Ses cheveux couleurs ébènes ondulèrent en dehors de sa capuche. Je m'approchais, neutre. Eris me regarda, et hocha la tête. Je savais ce que cela voulait dire. J'activais alors l'un de mes pouvoirs. La Zone anti vectorielle, avait pris place dans l'infirmerie. je ne l'avais pas trop étendu, pour que tous les pensionnaires ne se retrouvent pas priver de leur pouvoir. A présent, Dairun était comparable à un humain. Tous les pouvoirs étaient désactivés, et ne pouvaient être utilisés. A l'exception des personnes dont je ne voulais qu'ils soient touchés par ce pouvoir. Eris et moi n'étions donc pas concernées par cela. Je me retrouvais en face du Démon. A présent impuissant. Puis, j'apposais mes mains sur sa blessure majeure. Activant ainsi un autre de mes pouvoirs : le don de guérison. Un faible lumière verte clair émana de mes mains, et en quelques secondes, la brûlure disparut.

Une fois ceci terminé, je me redressais, et m'éloigna de quelques pas. J'annulais ensuite la zone anti vectorielle. J'observais attentivement Eris, qui semblait attachée à ce démon. Des sentiments très forts devaient lier ces deux personnes. Je ne les enviais pas. Aimer ça fait mal. Surtout lorsqu'on se fait trahir . . . Je repensais alors à Clyde. N'ayant toujours aucunes nouvelles de lui, j'espérais qu'il ne soit plus de ce monde. Cela m'aurait épargné le fait de l'éliminer. Je revins rapidement à la réalité. Eris me regardais, détendue. Elle sourit, et s'approcha de moi.


- Je vais devoir vous laisser. J'ai quelques affaires à régler. Dairun, je reviendrais te chercher un peu plus tard. Repose toi. Djaden, est ce que tu peux le surveiller, s'il te plait ?

Je lui répondis en un hochement de tête. Eris était mon alliée, mon amie. Elle savait beaucoup de chose sur moi, mais je n'en savais pas autant sur elle. Je devais donc surveiller son "frère" en attendant son retour. Moi aussi j'avais un frère. Une famille. Ou du moins ce qu'il est restait. Kallen, et Ryuko. Et aussi Akira. Sans oublier le malade aux cheveux blancs . . . Eris sortir de l'infirmerie, et je finis par ne plus ressentir son aura. J'étais donc seule avec le Démon. Une personne normale aurait engagé la discussion, mais je n'étais pas ce genre de personne. Et je souhaitais pas particulièrement lui parler. Je restais donc adossée à un mur, silencieuse, les bras croisés.

- Qu'est ce que tu regardes ! J'avais pas besoin de ton aide !

- Et moi, j'avais pas envie de te soigner.

Ma voix était tranchante, froide, glacée. Si Eris ne me l'avait pas demandé, je ne l'aurais jamais aider. D'ailleurs, je n'aidais que peu de gens. Elle en faisait partie. Elle avait gagné mon respect, et même si elle était plus jeune que moi, je la considérais comme mon ainée, mon"maitre". Encore une fois, si elle ne m'avait pas demandé de le surveiller, je serais partie, par la fenêtre ou par la porte. peu importe. Voilà pourquoi je n'aimais pas être avec les autres. On les aide, on se plie en quatre pour eux, et en retour, ils vous écrasent. La société hein ? Seuls quelques personnes ne me mettaient pas hors de moi. Même si j'étais de nature stoïque et neutre, il arrivait que je sorte des mes gonds.

J'effaçais ma présence. Le monde était décidément bien étrange. j'avais vu une Démone mangeait un couple d'humain. J'avais rencontré un loup garou qui se comportait comme un chien. J'avais combattu un ennemi invisible, qui m'envoyait, sans relâche ses sous-fifres. Ce n'était pas un nouveau venu dans ce pensionnat rempli à ra bords de cas. Saaya la leader du groupe de Musique, était l'une des personnes les plus "redoutables". Elle tuait pour un oui ou pour un non. Je fermais les yeux.

- T'as intérêt à bien t'occuper d'elle.

Je n'exprimais aucunes émotions. Ma voix était juste neutre. Eris avait beaucoup plus souffert que moi. Bien qu'elle pense le contraire. Si elle n'était pas exclue à cause de son physique et de son caractère, elle s'en fichait. Elle était suffisante. C'était l'un des points communs que nous avions. L'un des rares points communs. Dans l'obscurité, mes yeux rouges sangs contrastaient. Comme s'ils brillaient. Une particularité qui m'avait valu le surnom de "Albinos". Encore des moqueries, ces stupides moqueries. Ces stupides personnes. De toute ma vie, mis à part ma famille et mes proches. mis à part Eris. il n'y avait que Clyde qui me comprenait. il n'y avait que lui qui savait ce que je ressentais. Il était mon pilier. L'épaule sur laquelle je pouvais me reposer. Mon amie. Et peut-être même mon amour. Tsss . . . La vie vu par une personne exclue. Ma vie. Clyde était parti. Ma famille a été décimée. Eris a souffert. Voir la vie du bon côté ? Voilà comment je la percevais. j'étais en vie. Mes proches à l'abri et sains et saufs. Mon seul remord. Ne pas avoir éliminer Clyde. Le Clyde que j'avais connu était parti. Tout comme la Djaden d'avant.

Il se leva, et retomba presque aussitôt à genoux. Je guérissais, certes n'importes quelles blessures, mais il fallait un certains temps avant que la douleur ne s'estompe complètement.

Tu peux partir tu sais !

- Et ne pas respecter l'ordre d'Eris ? Plutôt mourir.

Il n'y avait vraiment rien de plus effrayant qu'une Eris en colère. De plus, elle m'avait demandé de le surveiller, je n'allais donc pas prendre mes clics et mes clacs. J'étais peut-être difficile à cerner, mais j'étais loyale. S'il y avait bien quelque chose que je supportais, 'était de rompre les promesses, peu importe leurs formes. Clyde avait rompu la sienne. je me devais de le remettre dans le droit chemin. Il devait payer ses crimes. La seule sentence convenable ? La mort, évidement. Bien que j'ignorais, si le jour où je me retrouverais face à lui, je serais réellement capable de le tuer. Mon coeur saurait-il assez fort pour lui faire face ? Je serrais silencieusement les dents. Je n'en serais peut-être pas capable. mais je ne pourrais plus repousser l'affrontement bien longtemps. Il savait où je me trouvais. Il n'était jamais bien loin . . . A bien y repenser, je n'avais qu'une envie : le retrouver. Un nouveau départ, tait impossible, inimaginable. Je ne pourrais pas oublier. Mon coeur souffrait. La solitude, et cet amour perdu. Décidément, tu avais raison Eris . . .

Tu es vraiment bizarre...

Il n'était pas le premier à me le dire. Bien qu'en générale, ce n'était pas sur mon caractère qu'on me lançait des moqueries absurdes, mais à cause de mes yeux d'"Albinos". Qu'est ce qu'ils croyaient, tous ces idiots ? que j'allais changer d'yeux pour eux ? Leur rêve ne deviendra jamais réalité. Ces yeux étaient miens, et je ne les changerais pour rien au monde. je voyais le monde autrement . . .

Quelle relation a tu avec Eris ?

Les paroles de Dairun me sortirent de ma réflexion oculaire. La relation entre Eris et moi ? Elle était simple à définir.

- Une relation hiérarchique.

Il n'y avait vraiment rien de plus entre elle et moi. Mis à part le fait qu'elle soit mon unique amie. Que je puisse lui faire confiance, et qu'elle soit l'épaule sur laquelle je puisse verser ces larmes. Ces mêmes larmes versées le jour où Clyde avait attenté à ma vie. Ces larmes qu'il m'était parfois impossible de réprimer. Ces larmes de rancoeur . . . La hiérarchie par rapport à notre "souffrance". Eris avait beaucoup plus souffert que moi, et pourtant, c'est elle qui m'aidait et non le contraire. Il y avait aussi sa maitrise de l'Ombre, bien supérieure à la mienne. Bien qu'elle ne soit pas l'unique "Grande" maitresse des Ombres . . . .

Et tu pourrais pas tenter un truc pour l'autre là ?

Il pencha sa tête en direction, de ce que présumais, être sa victime. L'infirmière faisait son grand retour. Je n'aimais pas gaspiller mon énergie pour rien.

- Eris ne m'a rien demandé. Et je n'ai pas une envie particulière de le soigner.

La suite signifiait clairement " donc je le laisse dans son état actuel". Mon portable vibra dans ma poche. Et ma sonnerie raisonna dans l'infirmerie. je décrochais, sans détacher mon regard de la fenêtre. La voix chaleureuse de mon petit frère emplit mon coeur de joie.

- Kallen !

- . . .

- Tu es sérieux ? . . . Bon je lui transmettrais le message. Je n'allais pas tarder à plier bagage de toutes les manières alors.

- . . .

- A plus.

Bon, et bien c'était décidé ! J'allais attendre le retour d'Eris pour lui annoncer mon départ. Départ bien évidement réfléchi à l'avance.

C'était qui ?

Je raccrochais, et rangeais mon portable. Une lueur mélancolique se mit à briller dans mes yeux, couleur sang. Partir, j'y avais déjà réfléchis. Pourtant, jusqu'ici, je n'avais jamais fait le premier pas. je ne voulais pas laisser Eris seule. Bien qu'à présent, elle ait Dairun . . . Je répondis simplement :

Mon petit frère.

Je fermais les yeux. la porte grinça. Eris était de retour, son sabre en main. Elle nous salua, comme si nous ne nous étions pas vue depuis longtemps, alors qu'une heure à peine venait de s'écouler. J'ignorais comment aborder le sujet, et je n'étais pas du genre à parler pour rien. Je me décollais du mur, dégageais mon visage de mon écharpe. Pour la première fois depuis mon arrivée, je souris. Un sourire doux et sincère. Oubliant mes problèmes, je lui lançais, doucement :

Eris, je dois y aller.

Je vis à regret son visage si joyeux se décomposer progressivement, passant de joie à tristesse. Elle s'approcha de moi, et me serra dans ses bras. Je fis de même. Je n'allais pas le revoir de si tôt, peut-être même jamais. Non. Je ne pleurais pas, je retournais simplement là d'où je venais. Je laissais néanmoins échapper un soupire, et une fois ce calin terminé, elle me dit, compatissante :

Prend soin de toi, et fais attention. On s'appellera .

Je lui répondis par un hochement de tête, et me tournais vers Dairun. Partir était une sorte de libération? Après tout, depuis mon arrivée, je ne m'étais attachée à personne en particulier.

Protège la. Et fais attention à elle.

Je n'attendis pas plus longtemps, et me dirigeais vers la fenêtre, l'ouvris, et lançais un dernier regard vers les deux personnes que je laissais derrière moi. Je murmurais simplement, à l'attention de Dairun :

Je te la confie . . .

Puis, je sautais, et disparus sur le dos d'un phénix blanc, derrière une nuée de flamme. J'eus juste le temps d'apercevoir le sourire triste d'Eris, mon amie.

Ça va aller ?

Eris regardait toujours la fenêtre, tandis que Sairun la prit dans ses bras, posant son menton sur sa tête, recouverte par sa capuche. Elle savait pourquoi elle était partie. C'était pour Clyde. Depuis ce jour, elle savait que son amie se préparait physiquement et mentalement pour l'affronter, lui, celui qu'elle avait aimé. Celui qui avait réussi à lui faire oublier ses peines. Et d'après la jeune hybride, Djaden était prête, mais elle aurait préféré passer plus de temps avec son amie.

- Moi oui, mais pour elle . . . J'espère que tout ira bien.

Sa famille avait été détruite, quasiment par une bande de crétins magiciens qui faisaient joujou avec des bouts de bois. Et ces abrutis étaient toujours présents, prêts à sauter sur la première occasion d'éliminer un Osrail. Voilà ce que redoutait Eris. Elle soupira et ajouta, un peu plus enthousiaste :

- Mais je ne m'inquiète pas pour elle, elle est bien plus forte qu'elle n'en a l'air.

Dairun finit par se détacher de sa petite soeur de coeur, et alla s'installer sur une chaise. mis à part l'autre agonisant, les deux adolescent étaient seuls dans cet environnement blanc et stérilisé.

Dis moi tout.

Eris sortit de ses pensées. Lui raconter l'histoire de Djaden ? Pourquoi pas. Elle avait si peu d'amis, et si peu de famille . . . C'était vraiment dommage qu'elle soit partie aussi vite, bien que la jeune hybride s'en doutait depuis quelques jours. Eris connaissait Djaden comme si elle était sa soeur, bien qu'il y ait des parties de son histoire encore troubles. La jeune fille s'assit en tailleur sur le lit de camp, et commença d'une voix calme, mais froide :

Pour faire simple, un gars qu'elle aimait beaucoup a essayé de la tuer. Heureusement elle s'en est sortie, mais ce détraqué la cherche toujours . . . Et depuis, elle s'est préparée à l'éliminer.

Elle soupira. Clyde. Eris le connaissait bien, il avait toujours été neutre, comme Djaden d'ailleurs. Et savait que pour vivre il avait besoin d'Ombre. Dans un passé lointain, elle et la Brigade avait eut à faire à lui, ainsi qu'à Djaden, ce qui paraissait logique. C'est comme ça qu'elle les a connu. Lors d'une mission. Comme beaucoup d'autres de ses amis.

Comment s'appelle t-il ? Tu le connais ou me est ce que je me trompe ?

Eris regarda la fenêtre, et posa ses prunelles mauves sur son frère de coeur, avant de répondre :

Clyde. Je l'ai rencontré en même temps que Djaden.

Elle mit ses mains dans ses poches et s'allongea avant de fermer les yeux. Ses cheveux noirs s'étendirent sur l'oreiller. Eris s'inquiétait, mais pas uniquement pour Djaden, pour tout le monde. Pour Clyde, pour le reste . . . Et pour elle finalement. Dès son arrivée, elle avait fait de son mieux pour ne pas se faire remarquer. Bien qu'au final, elle avait été contrainte de se battre pour préserver son honneur. Honneur de sa famille, son clan, son honneur. Une fois qu'une bande d'abrutis sans cervelle viennent défier une Hybride, dont ils ignorent tout, ce n'est pas une très bonne idée. Résultat, ils avaient terminés à l'infirmerie, dans un sale état, et Eris, dans la cours du pensionnat, en train de se balader.

Elle aimait bien son frère adoptif, et mais ne lui avait pas raconté son histoire, ni sa race exacte. De toutes les manières, elle était fière d'être ce qu'elle était.

Dairun se rapprocha de la jeune hybride, et s'abaissa pour poser sa main sur l'épaule de cette dernière. Eris le regarda, de ses yeux mauves, une faible lueur de fatigue. Puis, elle soupira, et prit la main de son frère de coeur. Elle le savait démon, et se demandait si elle ne devait pas lui dire de quel sang elle était métisse. Car reconnaitre une hybride, ce n'est pas compliqué, c'est plutôt trouver les sangs mêlés qui s'avère être plus dur. Finalement, elle fixa le plafond, et demanda; faiblarde :

- Dairun, est ce que tu me caches quelque chose ?

De son côté jem'enfoutiste, elle se fichait un peu de ce que penserait Dairun si elle lui disait qu'elle était mi Ange Déchue, mais il était le seul avec qui elle avait réussi à créer un lien. Sa seule famille, ou plus ou moins. Ses beaux cheveux noirs étaient étalés sur l'oreiller. Eris était fatiguée, oui, elle avait besoin de décompresser un moment.