Promenade nocturne

Je me reposais tranquillement dans ma chambre, je n'avais rien envie de faire, à par me reposer et oublier cette journée pourrie quand soudain, un grondement sourd se fit ressentir, gagnant en puissance et me vrillant les tympans, une voix se fit entendre au milieu de ses grondements, une voix oppressante m'ordonnant des choses incompréhensibles, les ordres devenant de plus en plus compréhensible avec l'augmentation du grondement.« Va, va chasser ces êtres inutiles, c'est la mission dont tu as été investie depuis la mort de ton père, c'est ton boulot »

En entendant ces paroles, un sourire de dément étira mes lèvres, enfin, l'occasion de débarrasser l'Univers de toutes ses souillures arrivait, l'envie de tuer montait en moi, l'envie de faire couler le sang, cette envie grandissante faisait apparaître les voiles d'une brume noire autour de mon corps, mes yeux prenant un nouvel éclat à travers cette brume malsaine, je sortais de la chambre en adoptant la démarche d'un loup, je fonçais à travers les couloirs, j'étais à présent le vent qui souffle sur la vie de chacun, éteignant l'étincelle de vie de ceux dont le Destin avait été choisi, ils s'effondraient devants moi les uns après les autres, leurs corps horriblement mutilés présentaient tout le même stigmate, un trou au milieu de la poitrine ressortant de l'autre côté, les bords des blessures sont parfaitement nets, chose impossible pour tout être vivant, sauf si la blessure est due à de l'acide, mais le sol aussi aurait été attaqué, le reste de leurs corps semble avoir été soigneusement déchiqueté, leurs tripes ont vraisemblablement servis à repeindre les murs des couloirs, leurs crânes a été complètement arraché, leur cervelle traînant au sol en compagnie de leurs globes oculaires et autres fluides vitaux, les cadavres s'entassant dans les couloirs, je relevais la tête du cadavre que je démembrais et humais l'air, une odeur étrange agressant mes sens.

Je me dirigeais à toute vitesse vers la personne émettant cette odeur étrange, au détour d'un couloir, je la trouvaisenfin et lui sautait dessus, mon attaque n'eut pas l'effet escompté et je passais à travers son corps, la seule preuve de cette attaque était une marque de main calcinée sur son torse. Je me redressais à quelques mètres de ma cible, les voiles de brumes tournoyant autour de mon corps, mes yeux rouges brillants à travers ce brouillard putride, je penchais la tête l'air interrogatif « Quelle créature es-tu pour ne pas mourir suite à cette attaque ? »

Spoiler:

Whirlwind ne dormait que d'un œil cette nuit là. Il n'avait pas perdu de vue son objectif, il se leva de son lit, pensant que Lulu dormait profondément. Nous devons partir en quête d'humains ! Nous avons besoin de sang ! . Helfdane avait dans l'idée de partir pour la grotte à l'extérieur de la ville, et d'en faire son repaire. Il ouvra donc la porte, évitant de faire du bruit inutilement. Il y avait un certain vacarme dans le couloir, Weath se retourna brusquement et se fit agresser par une créature à quatre pattes qui essaya de le transpercer avec sa main. Son attaque n'eut aucun effet sur Whirlwind. Le démon fut repoussé et tomba au sol.

- Quelle créature es-tu pour ne pas mourir suite à cette attaque ?

Un démon ! Un démon puissant ! Je suggère que nous filions à l'anglaise

Whirlwind s'exprima en démonique, langue commune de la plupart des démons. Le timbre de sa voix changea et une phonation à la fois grave et à la fois aigüe sorti de sa gorge.

- Throm'Ka démon ! Je suis Helfdane Weath, je suis de ton côté. Je ne veux pas me battre contre toi. Alors que veux-tu ?

Dehors, la nuit était claire. Trouver sa cible n'avait pas été très long. Lucio-Maël avait de toute façon passé l'été avec ses anges de parents qui, chacun à leur tour, lui avait appris de nouvelles choses. L'homme titubait le long d'un chemin de forêt, probablement en train de rentrer chez lui, saoul. Son joli minois était masqué, comme toujours lorsqu'il avait une course à faire pour l'un de ses supérieurs. Pour le reste, il portait des vêtements noirs confortables, qui lui permettait d'être presque invisible, caché par l'ombre de la nuit.

Il décrocha son pendentif, une minuscule épée sur une chaine, argentés. Il laissa passer l'homme devant lui, puis se glissa dans ses pas. Ensuite, tout se déroula très vite. Sous sa volonté, l'épée pris sa forme réelle. Avant même qu'elle ai terminé de trouver sa taille, il balança son bras vers l'homme qui se retournait, alerté par la lumière qui venait d'apparaître dans son dos. La lame trancha son cou avant même qu'il ai pu réagir. Le sang se répendit partout autour du jeune lycéen, une grande flaque rouge dans laquelle il resta un instant. Une bonne chose de faite.

Lucio n'avait jamais vraiment aimé cette partie de sa mission, mais c'était ainsi après tout. Par sa naissance, il était et resterait un chien au pied des anges de premier rang. Peu importait. Il fit rapidement disparaître toute trace de son passage et parti rejoindre l'école. Ce n'était pas très loin. Arrivé près du mur, il sortit de son sac son pyjama et l'enfila par dessus ses vêtements. Le masque disparu à l'intérieur du bagage. Il escalada vivement la façade, comme à son habitude, et se glissa en silence par la fenêtre entr'ouverte. Son épée était à nouveau un simple pendentif, et il pouvait sentir son contact froid contre son torse.

Maël ne mit pas longtemps à remarquer l'absence de Helfdane. Une boule de stress s'installa dans son ventre. Pourvu qu'il soit simplement aux toilettes ...
Sans comprendre ce qu'elles disaient, il entendit des voix dans le couloir. Curieux, il poussa la porte et passa la tête par l'ouverture. Ses yeux, habitués à la pénombre, reconnurent son colocataire sans aucun problème, avec son allure massive et ses longs cheveux. Ce qui était étrange, c'est que le jeune homme était au sol, et que derrière lui se trouvait un autre adolescent que Lulu ne connaissait pas, auréolé de fumée, les yeux rouges et brillants. Pas un humain, à n'en pas douter.

Il n'était pas sur que les deux se battait. Il hésita un peu, puis sortit complètement de la chambre et demanda au garçon resté par terre :

- Helf ! Ca va ?

Il se tourna légèrement et regarda l'autre.

- Qui es-tu ?

Tout son corps était tendu. Il savait que si l'autre l'attaquait, son secret volerait en éclat imédiatement. Il essaya malgré tout de conserver une expression de surprise innocente. Une partie de lui même, au fond de son esprit, tremblait de peur ; il ne fallait pas que d'autres personnes que ses supérieurs connaissent sa situation. C'était la seule chose qui lui permettait d'avoir des rapports normaux avec toutes les personnes de l'établissement. Sans ça, les démons lui feraient la guerre.