Un pensionnat ou a première vue tout semble normal,sauf qu'ici il n'y a pas que des humains... |
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| Un léopard des neiges se ramasse au lac... | |
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Upsilon Equation
Messages : 535 Date d'inscription : 17/08/2011 Localisation : Je suis partout et nul part :D
| Sujet: Un léopard des neiges se ramasse au lac... Mar 3 Avr - 19:21 | |
| Mes yeux, alors colorés d'un bleu limpide, se perdaient dans l'étendue liquide, de la même couleur, qu'était le lac. Le paysage prenait des teintes orangées au fur et à mesure que le soleil descendait, à l'horizon, dans un crépuscule spectaculaire. Le clapotis de l'eau sur la berge emplissait mes oreilles et mon crâne, de sorte que le chant des oiseaux passait en second plan. J'avais prise la forme d'une petite fille de huit ans aux cheveux blonds comme le blé et aux yeux bleutés, habillé d'un pantalon ample avec un tee-shirt tout aussi banal. Seul le gant sur ma main gauche et les nuances dans mes iris restaient inchangés. Les genoux ramenés et emprisonnés par mes deux petits bras, la tête posée sur ces derniers, les yeux scrutant l'horizon qui se reflétait dans le miroir naturel qu'était le lac, j'attendais que le soleil se couche pour rentrer au pensionnat.
Le froid tomba lorsque les derniers rayons rougeâtres disparurent au loin. Une atmosphère lourde s'enroula autour de mon corps d'emprunt comme des chaines métalliques. Je poussai un long soupir et, déçue que la prestation solaire se soit déjà terminée, je me levai. Je m'étirai, baillai au passage, puis tournai le dos au lac. Je me mis à marcher en direction du pensionnat, traversant les bords du lac qui étaient uniquement constitué par de l'herbe ras et de parcelles de terre sèche. Ça et là, sur mon chemin, des branches de bois flottant, sec, étaient éparpillées. Je pris bien soin de les éviter pour faire le moins de bruit possible, ne tenant pas à me faire choper par je-ne-sais-qui, ni je-ne-sais-quoi. J'avais cru comprendre qu'un grand danger planait sur le pensionnat et sur les alentours, voir même sur le monde entier, après avoir surpris quelques conversations de non-humains. Mais la ligne bleue n'était pas revenue, alors j'essayais de ne pas me faire de soucis.
Les derniers oiseaux qui chantaient dans la nuit s'arrêtèrent dans leur escorte musicale. Plus rien ne faisait de bruit, pas même les feuilles des arbres, et le silence qui s'installa soudain dans la nature, comme si elle retenait son souffle, me fit frissonner de tout mon être. Ça accompagnait à merveille le froid qui se faisait de minutes en minutes plus pesant, plus fort, mais je n'appréciais ni l'un ni l'autre. Un nuage cacha la lune qui montait peu à peu dans le ciel, enlevant par la même occasion ma dernière source de lumière. Ce qui ne me fit pas grand-chose compte tenu du fait de ma capacité à améliorer mes sens, au point où je pouvais voir dans le noir comme en plein jour, tout cela contre une petite dose d'énergie. Mais le silence soudain me faisait flipper. Il n'était pas naturel.
Je marchai donc, évitant toujours aussi soigneusement les bouts de bois, lutant contre la peur qui m'ordonnait de courir, ou de voler si je le pouvais, et regardant droit devant moi, essayant de ne pas mourir d'hypothermie avant d'atteindre le pensionnat. J'allais essayer de dénouer les muscles de mes épaules raides lorsque, soudainement…
Crac !
Le bruit de la rupture d'une branche, derrière moi, à quelques dizaines de mètres, emplit ma tête. Mon cœur loupa un ou deux battements et un frisson d'effroi me parcourut.
*On me suit !*, pensais-je.
Par instinct, je ne me retournais même pas et me métamorphosai en un animal au hasard. Alors que mon élastique ADN interne se tendait, que mes muscles, comme endoloris, me brûlaient, que mes entrailles semblaient être parcourues par de la lave en fusion, que mon corps tout entier changeait en un dixième de seconde, je me mis à courir, toujours sur mes jambes de petite fille. Je sautai au dessus d'une grosse branche et je me métamorphosais en l'air. J'atterris sur les deux pattes avant blanches mouchetées d'un félin tibétain, une Once, un léopard des neiges, et je m'élançai sans plus attendre. L'instinct contrôlait mon corps, alors que mon cerveau humain donnait les ordres. Le plus difficile dans les transformations animales était de garder notre esprit humain, notamment lorsque l'on se transformait en un félin prédateur extrêmement dangereux.
Je fis une centaine de mètre à une vitesse vertigineuse, ne prenant toujours pas la peine de me retourner pour voir ce qui avait fait ce bruit. La seule pensée qui m'habitait en ce moment était "s'enfuir", ou un truc du même goût. Enfin, mon but était de m'enfuir jusqu'à ce que ma course s'achève lorsque ma patte arrière droite toucha une pierre aussi grosse qu'un ballon de rugby que je n'avais pas eu le temps d'esquiver. Les secondes qui suivirent furent consacrées à rouler dans la poussière, me cognant à plusieurs endroits sur mon corps félin, une douleur bien plus forte se logeant à la patte, au niveau du choc. La poussière retomba lentement, et je gémis quelques fois avant de rouvrir les paupières.
Une silhouette vaguement humaine s'approchait de moi. Je montrai les dents dans un mouvement d'hostilité, montrant que je ne me laisserais pas approcher malgré ma blessure.
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| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Un léopard des neiges se ramasse au lac... Mer 4 Avr - 21:33 | |
| Un seul mot : fatigue. Naifu était, épuisé et vidé de ses forces après avoir marché et marché dans la forêt pour se changer les idées qui parfois devenait embrouillées. Il appréciait pas mal la verdure des arbres qui avec la lumière du soleil donnait un paysage féérique. Le filtrage chlorophyllien que les feuilles se chargeaient de donner au soleil pour y faire un barrage émeraude à l’endroit était très satisfaisant pour les yeux de Naifu. Mais cette envie, ou plutôt ce besoin flagrant de repos qui drainait totalement l’énergie du jeune professeur était tel qu’il ne savait plus apprécier l’ambiance bienfaitrice que la végétation native que l’endroit pouvait lui offrir et qui normalement savait lui donner la force pour affronter tout ce qui se dressait devant lui. Il devait retourner dans sa chambre au plus vite s’il ne voulait pas tomber inconscient et devoir se réveillé quelques heures plus tard avec un visage couvert de terre.
Il continuait sa marche pénible alors qu'il se sentait quitter ce monde pour lentement se faire appeler dans le pays de Morphée. Son pas était lent et il laissait trainer ses jambes créant ainsi derrière lui deux longs traités de terre qui indiquait clairement par où il était passé. À un moment, il faillit s’enfarger plusieurs fois sur une branche ou une petite roche qu’il y avait sur son chemin du retour. Quelques minutes après cela, Naifu ne se rendit même pas compte, mais il réussit à s’endormir en plein milieu de la forêt et, comme il l’avait craint, s’est retrouvé avec le visage plein de boue.
Lors de son réveil, Naifu était tellement perdu qu’il eut quasiment peur qu’il se fût retrouvé dans un laboratoire de fou et qu’un Frankenstein allait le disséquer sur place. C’est cette image de dissection ouverte et à froid qui rassura le Prof et qui lui permit de mettre un clair dans ses idées. Il avait réussi à se fixer une première tâche : se lever. Cela fut extrêmement difficile pour quelqu’un qui avait encore l’esprit embrouillé et le corps totalement engourdi. Il faillit replanter la tête la première, mais il parvint, non sans misère, à reprendre son équilibre. Réussi!
Tâche deux maintenant : essayé de ne pas tom… BOUM! Naifu perdit l’équilibre d’une façon assez loufoque et se heurta violemment contre un arbre. Ce qui eut pour effet de, non seulement lui donner une sérieuse bosse sur la tête, mais il réalisa aussi un détail très important à propos de son environnement: il faisait totalement noir. *Voila pourquoi c’était si difficile!* Naifu eut donc la brillante idée d’attendre que ses yeux s’habituent a la faible luminosité de la place avant de tenter un autre mouvement pour se lever de sa misérable situation.
Une fois la pupille du Prof agrandi au max, pour pouvoir y laisser un maximum d’ondes lumineuses, il se remit à la tâche de se lever. Cette fois-ci ce ne fut pas trop difficile, mais il avait encore l’esprit embrouillé; pourtant, il n’avait pas tant fumé de cannabis que cela. Peut-être qu’il avait juste très mal dormi, en tout cas il espérait que ce soit seulement ça ou sinon il allait devoir réduire sa consommation de joint.
Après que la situation se soit un peu améliorée et que son pauvre esprit soit redevenu clair, Naifu prit la peine de s’occuper des blessures et des saletés qui avait acquis lors de cette malheureuse aventure. Il appliqua une pommade médicale sur la grosse bosse de sa tête et s’empressa de nettoyer toute la crasse qu’il avait à son visage et qui lui donnait l’impression qu’il avait dû laver un four et que la suie s’était retrouvée sur lui. Bon! Maintenant, le professeur Kage était comme neuf, il pouvait maintenant procédé à rejoindre sa chambre pour terminer le reste de la nuit et espéré y avoir un sommeil de meilleure qualité que celui que lui avait offert les "confortables" racines des arbres de cette forêt.
C’est alors qu’un bruit de choc retentit suivi d’une série de bruit sourd qui semblait être une roulade sur le sol de l’endroit. Il se retourna et vit, à son grand étonnement, un léopard des neiges déboulé à travers la terre les roches et le bois ce frappant a plusieurs reprise. Alors que l’animal se remettait de son choc, Naifu était en plein dilemme quand à s’il devait satisfaire sa curiosité ou laisser cette bête tranquille. Pour lui, il était tout à fait curieux qu’une créature supposée vive dans le contrefort de l’Himalaya se retrouve dans cette forêt. Finalement Naifu prit la décision de tester son hypothèse qui spéculait qu’il avait en face de lui un polymorphe ou un magicien, malgré le fait que le félin lui avait montré ses crocs d’une façon assez hostile. Il leva donc haut les mains pour indiquer qu’il ne lui voulait aucun mal et prononça les paroles suivantes.
-Écoute, je ne sais pas si tu as le pouvoir de te transformer ainsi ou pas. Mais si tu l’as, je ne fais que te dire que ne te veut aucun mal. Je m’appelle Naifu Kage et je suis professeur au pensionnat tout près d’ici.
Naifu croisa ensuite les bras en attendant la réaction, ce qui allait confirmer sa théorie; ou dans le pire des cas, l’infirmer.
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| | | Upsilon Equation
Messages : 535 Date d'inscription : 17/08/2011 Localisation : Je suis partout et nul part :D
| Sujet: Re: Un léopard des neiges se ramasse au lac... Jeu 5 Avr - 20:07 | |
| Le garçon, un adulte, bien que très peu hostile et affecté par ma réaction qui elle, l'était, leva les mains au dessus de sa tête dans un certain mouvement de paix. Ce qui ne fit pas que je me détendis, au contraire.
- Ecoute, commença-t-il, je ne sais pas si tu as le pouvoir de te transformer ainsi ou pas. Mais si tu l'as, je ne fais que te dire que je ne te veux aucun mal. Je m'appelle Naifu Kage et je suis professeur au pensionnat tout près d'ici.
Je battit lentement des paupières, qui semblaient lourdes comme du béton. Je laissai mon rictus d'hostilité disparaître de mon museau félin et je me redressai lentement, faisant rouler mes muscles sous mon pelage tacheté dans ce mouvement. Niveau musculaire, je n'avais apparemment aucun problème. Quasiment tout mes coups semblaient maintenant diminués, et seul la douleur qui brûlait ma patte de l'intérieur se faisait ressentir, écrasant certainement toutes les autres sensations, extérieures comme intérieures. Dans un élan d'effort, je réussi à me relever, prenant appui sur seulement trois de mes coussinets à vifs, à cause d'une course trop précipitée. Je décidai de me métamorphoser à nouveau, vu que les blessures des polymorphes dans leur forme non basique se perdaient une fois qu'ils en changeaient. Une aubaine, certainement. Mais je préférais garder ma forme d'origine secrète, aussi j'observai le certain professeur Naifu Kage tout en cherchant une autre apparence humaine à prendre.
Dans le noir, et avec ma vision féline qui voyait le monde en noir et blanc, je ne distinguais pas la couleur des yeux du prof, même si je devinais aisément qu'ils étaient rouges... Mais alors que j'eus l'idée d'utiliser mon pouvoir de reconnaissance sur lui, un brouillard blanc, cotonneux et épais, m'empêcha de découvrir ce qu'était ce certain professeur. Ce qui m'intriguait, me poussant à assouvir ma curiosité et à tromper ma méfiance. Mon pouvoir marchait sur tout le monde, pourtant... Je me métamorphosai, prenant ainsi la forme d'une humaine de mon âge, certes, mais complètement différente, avec ses yeux bridés par l'origine asiatique, les cheveux mi-court, noirs, et les iris noisettes.
Un dixième de seconde s'écoula pendant lequel mon ADN changea brusquement, modifiant à nouveau mon ossature et tout le reste du corps. Me retrouvant dans une nouvelle forme, je pus poser à nouveau ma jambe droite pour me soutenir. Je n'attendais pas de voir la réaction du professeur, je lui posai d'entrée la question qui était née il y a quelques instants dans mon esprit :
- Qu'est-ce que vous êtes ?
Oui, pas de bonjour, ni d'autres marques de politesse. Mais vous, si vous étiez amnésique total, vous soucierez-vous de ce genre de truc ? Et bien moi non. Aussi me rattrapais-je en tendant la main, à l'apparence frêle, dans ma nouvelle forme, pour serrer la main à un inconnu. Ma méfiance ne s'était pas évaporée, ce qu'elle ne ferait peut-être jamais, mais elle s'était légèrement estompée, de sorte que la curiosité avait reprit le dessus.
Je dévisageai à nouveau le professeur qui m'avait fait plus flipper qu'un tyrannosaure, et encore, ceux-là sont de piètres prédateurs si l'ont copie leur forme. Le professeur me dominait de haut, même sous ma forme d'origine, avec son mètre quatre vingt dix. Ses cheveux, qui me semblaient noirs malgré le reflet des rayons argentés de la lune, partaient en tout sens. Il était baraqué, oui, ça c'était un fait, mais il était vraiment impressionnant, peut-être à cause, aussi, de ses yeux rouges braqués sur moi. J'avais déjà vu des gens à la même couleur d'iris que cet homme, et aucun n'était humain.
Un frisson parcourut mon échine, me forçant à me redresser, et mes cheveux se hérissèrent sur ma tête. J'avais peur, je me sentais vulnérable face à ce professeur grand, costaud et certainement plus agile et fort en combat que n'importe quel humain. De plus, le fait que je ne puisse pas utiliser mon pouvoir me pétrifiait. Jusqu'à maintenant, c'était le seul don qui me servait vraiment, passivement ou non, et sans lui je me sentais comme un crabe sans sa carapace. A la merci de tout ce que vous voulez.
Je me souvins tout à coup que le certain Naifu s'était présenté. Je ne me souvenais plus très bien si ça se faisait, mais peut-être fallait-il que je me présente à mon tour ? Aucune idée.
- Euh... commençai-je. Je m'appelle Upsilon, enfin je crois. Désolé d'avoir montré les dents.
J'ai faillit rajouter que c'était plutôt des crocs, mais je me suis abstenue. Qu'est-ce qu'allait dire le professeur Naifu en question d'ailleurs ?
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