La chambre 45

C'était une journée comme les autres, banale, voir un peu trop. Il y avait beaucoup de gens dehors, puisque la majorité préfère les beaux jours ensoleillés pour pouvoir sortir. Même si c'était les vacances, Holly aimait tout de même rester enfermer dans le pensionnat, ou du moins, aller prendre l'air quand le crépuscule soit tombé. L'air neutre et nonchalant, comme si cela se passait au quotidien, la jeune cyborg passa à l'accueil pour prendre la clé de sa chambre, ou de leur chambre si elle ne serait pas seule ; sans faire attention à l'homme qu'elle vit passer. Holly monta alors les étages en portant sa valise dans les escalier comme si elle pesait l'équivalent d'un poussin. Pour l'instant, elle ne vit personne pendant son chemin. Apparemment, soit tout le monde était dehors, soit emprisonné dans les innombrables pièces. Mais peu importe. Arrivée à un certain étage -sans même avoir compté lequel-, elle ralentit son pas si léger pour une fois devant le couloir. Ses yeux se baladaient un peu partout, fixant le plus souvent les numéros accrochés sur les portes. Tiens d'ailleurs elle n'avait même pas prit la peine de vérifier le nombre sur sa clé. Quarante-cinq. Parfait. Son pas se fit un peu plus lourd mais elle accéléra, impatiente d'avoir enfin sa chambre. Mais quelque chose l'arrêta. Au fond du couloir qui paraissait interminable, ses oreilles félines se dressèrent au doux son d'une guitare acoustique. Cette personne jouait vraiment très bien, même si Holly préfère tout ce qui est électrique. La fillette fronça légèrement les sourcils, déterminée à aller y voir plus clair. Elle continua à marcher, cette fois plus vite. On pouvait entendre le faible écho de sa clochette dans le couloir, alors elle figea sa queue pour paraître plus discrète.
Holly s'arrêta juste à côté de là où on entendait le mieux l'instrument, mais son regard se posa directement sur la porte. Qu'est-ce qu'elle avait de plus extraordinaire qu'une vulgaire et classique porte en bois ? Elle portait le nombre quarante-cinq. Holly retenue sa respiration, par peur de déranger le musicien et apparut comme par magie devant la porte ouverte. Ses oreilles se dressèrent raide et son visage prit une expression de petit chaton curieux qui pourrait faire fondre un groupe grand-mères. Après avoir très rapidement remarqué des affaires dans la pièce spacieuse, la minette se rendit tout de suite compte qu'elle allait partager la chambre avec ce jeune homme. Dévisageant le tatouages qui remontait jusqu'à son visage, Holly posa délicatement sa valise sur le sol et tout en remontant un peu ses épaules, elle recroquevilla ses mains contre son cœur d'un air gêné et mal à l'aise. Sur ce, d'entre ses lèvres sortit une voix douce et claire, comme celle d'une petite fille.

« Oh, pardon de ma soudaine arrivée. Je dérange ? »