Tu me fais visiter ? [Edwin/Azura]

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Ce matin-là, Edwin avait été réveillé par l'alarme de son portable. Il poussa un grognement. Il n'était pas du tout le genre de personnes à apprécier la lumière du soleil tôt le matin, bien au contraire, il était une créature purement nocturne et se réveillait rarement de lui-même avant au moins quinze heure. En contrepartie, il ne se couchait pas avant sept heures du matin. Oui, il était décalé, mais ça ne le dérangeait pas le moins du monde ! Il avait vécu comme ça toute sa vie, et c'était pas ce pensionnat qui allait changer quelque chose !

... En fait, si. Pour être totalement honnête, ils étaient même en train de commencer. Il regarda son téléphone et se rendit compte qu'il s'était mit au lit que depuis une heure et demi... Pourquoi monde cruel ? Qu'avait-il fait pour mériter un tel traitement ? Lui qui aimait tellement dormir, allait devoir changer ses habitudes si il voulait continuer. Il repoussa ses couvertures et se leva, sans même prendre la peine de faire son lit.

Il partit vers son armoire pour choisir ses vêtements (ou plutôt attraper les premières choses qui lui tombait sous la main.) à savoir : une chemise blanche, un jeans et des gants noirs, un boxer bleu marine, des chaussettes (une grise, une mauve) et sa paire de basket favorite pour la marche. Il se dirigea ensuite vers la salle de bain pour prendre une douche rapide et enfin s'habiller. Il se sécha les cheveux mais ne prit pas la peine de se coiffer. Il se doutait qu'il devait avoir les cheveux dans tous les sens mais il ne s'en soucia pas et avant de sortir, attrapa sa veste bleue qui contenait son portefeuille, ses clefs, et son téléphone.

Pourquoi se réveillait-il si tôt aujourd'hui alors qu'il n'y avait pas cours ? La raison était plutôt simple, en fait. L'école était extrêmement bien organisée, et on lui avait collé quelqu'un pour lui faire visiter l'école et lui expliquer le système. Au secrétariat, il lui avait dit d'aller au square à 9h afin de rencontrer la personne qui s'occuperait de lui, un peu comme un tuteur mais seulement pour une journée (à ce qu'il avait compris).

*Génial !* Se dit-il. *Comme ça, je pourrais rencontrer quelqu'un d'autre... J'espère qu'ils ne m'ont pas collé l'intello sérieux qui va se contenter de me désigner tout très vite puis me dire que les notes sont très importantes, parce que je suis vraiment pas d'humeur à parler de l'importance de mon avenir scolaire !*

Cependant, il avait plutôt un bon pressentiment... Etait-ce justifier ? Peut-être... Peut-être pas. Mais dans l'immédiat il avait un problème bien plus urgent à régler...

« Mais bordel de merde ! Où est ce putain de square ? » éclata-t-il.

Ça faisait dix bonnes minutes qu'il tournait en rond comme un gland en espérant trouver son chemin. Dommage, non. C'était même plutôt le contraire, il avait l'impression de tourner de plus en plus en rond. Heureusement, il put demander son chemin à quelqu'un et il finit par y arriver... Avec seulement une dizaine de minutes de retard. Il grimaça. Pour un premier contact ce n'était pas idéal.

En pénétrant dans le square, la première chose qu'il remarqua fut le manque de végétation, l'hiver avait dénudé tous les arbres, et on ne voyait plus les fleurs... Pourtant, il faisait diablement chaud pour la saison ! (l'Irlande était un pays où il n'y avait aucune surprise au niveau du climat, les températures restaient constantes en hiver comme en été, et il pleuvait... Cependant, chez lui, il faisait plus froid que ça et surtout plus humide).

La deuxième chose qu'il vit, fut la jeune fille. Elle était très belle et il fut heureux de constater qu'elle était, elle aussi, une loup-garou. Ça ferait un point en commun pour commencer la discussion. Il espérait qu'elle n'était pas trop contrariée par son retard et s'approcha en se grattant la nuque. Il lui fit son plus beau sourire avant de parler :

« Je suis désolé pour mon retard, je n'arrivais pas à trouver le square... Je m'appelle Edwin Romero. »

Et il lui tendit sa main gantée.

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Azura s'était levée de bonne heure ce matin. La veille, elle avait reçu une lettre venant de son frère, il l'avertissait qu'un duo de Claw A arrivaient au pensionnat et que, comme le protocle l'éxigeait, elle devait leur faire visiter l'établissement. Plus tard dans la journée, le proviseur la convoqua pour lui donner les dernières informations concernant celui dont elle devait s'occuper le lendemain. A 9 heures au square. pas de problèmepour la jeune fille.

Elle s'était levée, et s'était préparée comme à son habitude. Elle sortit de sa chambre, ses longs cheveux attachés en queue de cheval, avec un serre-tête et habillée d'un débardeur mauve et bleu sur une longue tunique blanche, avec un leggin noir. Elle empoigna sa paire de Converse et se dirigea vers le lieu du rendez-vous.

Le soleil était haut dans le ciel, mais il faisait froid. L'hiver, cette saison calme et longue, mais aussi glaciale. Cette saison qu'Az aimait tant . . . même si le printemps gradait la première place. Les arbres étaiet dénudés de leurs feuilles, ils avaient l'air morts. Pourtant ils étaient bel et bien encore en vie. Azura regarda sa montre, 9 h . . . il était en retard. Elle décida d'attendre encore un peu, après tout, elle n'était pas pressée.

Elle s'adossa au réverbère qui était à coté d'elle et attendit. Neuf heures et dix minutes . . . la jeune fille commençait à s'inquiéter, mais l'interressé arriva enfin. C'était un jeune homme plus grand qu'elle mais c'était aussi un loup-garou. Ses cheveux noirs étaient en bataille . . . Il s'approcha un sourire aux lèvres et lança à la jeune adolescente :

« Je suis désolé pour mon retard, je n'arrivais pas à trouver le square... Je m'appelle Edwin Romero. »

Puis, il tendit sa main vers Az. Cette dernière remarqua qu'elle était gantée, et répondit en souriant :

Ce n'est pas grave. Moi c'est Azura, enchantée de te rencontrer et bienvenue au Mystique Pensionnat ! je serais ton guide pour la journée.

Azura marqua une pause avant d'ajouter :

Si tu as une question n'hésite pas à la poser. Je te propose de te faire visiter ce qui est à l'extérieur du pensionnat. Ensuite, nous irons à l'intérieur. Tu es d'accord ?

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Edwin observa la jeune fille, elle avait de longs cheveux violets et des yeux de cette même couleur étrange. Son apparence lui faisait vaguement penser à une fleur, un lilas. Et son odeur était très féminine, fruitée et rappelait vaguement le soleil battant sur l'herbe fraichement coupée. Il décida que non seulement elle était jolie, mais qu'en plus, quelqu'un qui avait une telle odeur ne pouvait pas être mauvais.

« Ce n'est pas grave. Moi c'est Azura, enchantée de te rencontrer et bienvenue au Mystique Pensionnat ! je serais ton guide pour la journée. »

Il imprima son nom dans sa mémoire. Azura, c'était joli, et il aimait la manière dont ce nom roulait sur la langue. Azura. Romantique comme nom. Il appréciait. Il se dit que cette fille pourrait lui faire passer un moment très agréable, elle avait l'air très gentille. Mais bon, il ne fallait pas trop se fier à son instinct, il n'était pas non plus la personne la plus fine pour comprendre les gens. Il était beaucoup trop naïf.

« Si tu as une question n'hésite pas à la poser. Je te propose de te faire visiter ce qui est à l'extérieur du pensionnat. Ensuite, nous irons à l'intérieur. Tu es d'accord ? »

Et comment qu'il était d'accord ! Non seulement il s'était levé pour ça mais en plus, le programme qu'elle proposait était le plus simple. Il hocha donc la tête, avec un énorme sourire peint sur les lèvres tandis qu'ils quittaient le square vers une destination qui pour lui, était encore inconnue :

« En fait oui, j'ai bien une ou deux questions... Je viens d'arriver ici et je dois dire que... Je ne suis pas du tout habitué à ce genre d'endroits, je suis sur le point de devenir dingue. Alors j'ai été traîner en ville... Mais c'est pire ! »

Il se retint de demander comment les humains faisaient pour vivre autant les uns sur les autres, sans avoir leur propre espace et leur endroit pour courir. Après tout, ce n'était pas le cas de tous les humains, ceux de son village semblait apprécier plus que tout leur tranquillité. Et en revanche, certains loups-garous semblaient adorer vivre dans des meutes de cinq cents membres, dans un petit espace, sans aucune liberté de mouvement ! Bon... Il ne parlait pas encore de la notion 'd'intimité' car quand on est peu nombreux et dans un petit village, il était dur de protéger son petit jardin secret, donc ce n'était pas tellement le fait que les gens se mêlent de ses affaires qui le gênaient mais... Tout ça ! Il continua son discours :

« Et en fait, je ne savais même pas si je pouvais y aller en ville... J'avoue, j'ai un peu profité du fait que je sois nouveau pour y aller comme ça... Mais donc voilà ma question : quand suis-je autorisé à aller en ville ? Puis-je m'y rendre quand j'en ai envie du moment que je n'ai pas cours ? Dois-je obligatoirement dormir dans mon dortoir ? Est-ce que je suis autorisé à aller à l'extérieur de la ville ? »

Ils tournèrent, arrivant à leur prochaine destination, et Edwin attendit les explications sur l'endroit.

Invité

« En fait oui, j'ai bien une ou deux questions... Je viens d'arriver ici et je dois dire que... Je ne suis pas du tout habitué à ce genre d'endroits, je suis sur le point de devenir dingue. Alors j'ai été traîner en ville... Mais c'est pire ! »

Azura regarda Edwin . . . si ses intuitions étaient bonnes, il n'avait jamais mis les pieds en ville . . . Certains loups garous vivent exclus de la société, ou bien reclus dans des endroits perdus au beau milieu de la nature, c'était le cas de son propre clan. Elle comprenait ce que le jeune loup ressentait, elle était elle même passée par là ! à la seule différence qu'elle avait du s'habituer seule . . . Elle répondit alors :

Je te comprend . . . Je suis passée par là moi aussi.

« Et en fait, je ne savais même pas si je pouvais y aller en ville... J'avoue, j'ai un peu profité du fait que je sois nouveau pour y aller comme ça... Mais donc voilà ma question : quand suis-je autorisé à aller en ville ? Puis-je m'y rendre quand j'en ai envie du moment que je n'ai pas cours ? Dois-je obligatoirement dormir dans mon dortoir ? Est-ce que je suis autorisé à aller à l'extérieur de la ville ? »

C'est bien ce qu'elle pensait, Edwin n'était jamais sorti . . .Bon ! Az" prit les devants et répondit, pendant qu'ils marchaient tout deux vers un grand batiment avec un dome en verre :

Oui, tu peux te rendre en ville quand bon te semble, du moment qu'il n'y a pas cours . . . Pas besoin de demander l'autorisation. Ensuite, disons que dormir dans le dortoir, c'est un peu comme être assuré de sa sécurité. Si tu décides de dormir dehors, tu peux, mais c'est à tes risques et périls . . . Et si tu pouvais prévenir ton collocataire ou bien un des délégués de sécurité. Ah ! et oui, tu peux te rendre en dehors de la ville. D'ailleurs ce sont des endroits calmes et tu m'y trouveras souvent là bas, si je ne suis pas au pensionnat.

Les deux jeunes adolescents arrivèrent devant une porte en plexiglas. Azura poussa la porte et laissa passer Edwin. Puis, elle ouvrit une seconde porte. La piscine. Ce grand bassin était vide vu l'heure.

Voici la piscine. C'est ici que pendant l'été, la prof de sport nous fait travailler. mais tu peux t'y rendre pendant ton temps libre.

Azura attendit un peu, avant de reprendre. Histoire de voir si Edwin avait d'autres questions à poser. Il faisait chaud sous le dome en verre, et le clapotis de l'eau semblait appeller les deux jeunes à venir faire trempette . . . Il était bien plus grand qu'elle, et elle se demanda quel âge il pouvait avoir. Azura se rendit compte de la beauté des yeux d'Edwin : ils étaient bleus lagon, un magnifique bleu ! La jeune loup garou contempla pendant quelques secondes les magnifiques yeux d'Edwin. Puis, elle se reprit et poussa une nouvelle fois l'une des deux portes, invitant alors le jeune homme à sortir.

Invité

Edwin se sentait en confiance avec la jeune femme, elle lui disait qu'elle le comprenait, il ne savait pas si c'était le cas, mais cette simple phrase lui fit du bien. Juste le sentiment de ne pas être seul et de pouvoir compter sur quelqu'un même si ce n'était que pour quelques semaines. Il se sentait tellement désorienté. Il voulait juste courir dans sa meute, se faire accueillir par son père et sa mère. Sauter dans les bras de Charlotte et Malika avant de partir en chasse avec Esmond et Marc pour ramener quelque chose pour le dîner à Sassy. Sa meute lui manquait horriblement. Il sentait son cœur se serrer dans sa poitrine sans cesse et, comme en ce moment, se tordre quand la nostalgie devenait trop forte. Il était habitué à être entouré... Mais pas d'inconnus. Pas de ces gens indifférents et impolis. Tout ça lui donnait envie de hurler.

« Oui, tu peux te rendre en ville quand bon te semble, du moment qu'il n'y a pas cours... Pas besoin de demander l'autorisation. Ensuite, disons que dormir dans le dortoir, c'est un peu comme être assuré de sa sécurité. Si tu décides de dormir dehors, tu peux, mais c'est à tes risques et périls... Et si tu pouvais prévenir ton colocataire ou bien un des délégués de sécurité. Ah ! et oui, tu peux te rendre en dehors de la ville. D'ailleurs ce sont des endroits calmes et tu m'y trouveras souvent là bas, si je ne suis pas au pensionnat.
-Je te remercie. C'est plutôt une bonne chose... »

Ces mots lui avaient mis du baume au cœur. Dormir dehors ? A ces risques et périls ? Il le prendrait sûrement, le risque ! Dès qu'il ne pourrait plus supporter de rester enfermer à regarder la nature par la fenêtre. Ce n'était pas son genre. Du tout, même. Et il savait que sa meute hurlerait de rire si il disait qu'il avait passé toute l'année scolaire, enfermé dans sa chambre, sans avoir même tenté de dormir à la belle étoile, par peur d'on ne sait quoi.

Finalement, ils arrivèrent à la piscine et directement, Edwin se sentit mal. Il faisait chaud et c'était la chose qu'il détestait le plus au monde. A chaque fois, il se sentait mal et devait se faire violence pour ne pas s'écrouler au sol pour dormir (oui, la chaleur avait cet effet là, sur lui.). Il regarda autour de lui, la piscine était grande, elle pouvait accueillir un bon nombre de personnes. Il n'avait jamais rien vu d'aussi grand et il se serait sûrement émerveillé dans d'autres circonstances. Il n'allait que très rarement à la piscine, il était plutôt du genre à se baigner dans un lac avec son frère... A devoir s'habituer à l'eau froide qui faisait qu'au soir, il sortait de l'eau avec les lèvres de la même couleur que ses cheveux. Les piscines chauffer à outrance n'était pas sa tasse de thé.

« Voici la piscine. C'est ici que pendant l'été, la prof de sport nous fait travailler. mais tu peux t'y rendre pendant ton temps libre.
-C'est super... »

Il n'en pensait pas un mot, mais dire autre chose lui semblait déplacer. Après tout, c'était une visite. Il n'allait tout de même pas se mettre à critiquer les endroits (oui, parce que sinon il n'avait pas fini de faire des remarques !). Ils se regardèrent quelques instants dans les yeux avant de s'en aller à nouveau. Edwin la suivit d'un bon pas et se passa une main dans les cheveux, les mettant encore plus en bataille.

Apparemment, l'école avait des règles pas trop sévère. Il pouvait gérer ça, apparemment, lors de son temps libre, il avait énormément de liberté. Il avait appris en moins de cinq minutes qu'il avait le droit de partir dans la ville quand bon lui semblait du moment qu'il n'avait pas d'obligation, qu'il pouvait aller en dehors de celle-ci et n'était même pas obliger de dormir dans son lit si ça le chantait. Que de bonnes nouvelles ! Il aurait sûrement besoin de solitude à un moment où à un autre, et il pouvait sans mal le faire.

Azura semblait très bien connaître l'école et marchait d'un pas sûr et rapide. Ses talons claquaient le sol, lui donnait une certaine prestance et, il devait l'admettre, Edwin se sentait légèrement impressionné par tant de grâce et d'assurance. Bien sûr, ce n'était que ce qu'Azura laissait voir : un gentil sourire, de la compréhension, de la confiance en soi... Mais ce n'était peut-être qu'un masque. Edwin n'en avait cure, la jeune fille lui laissait une très bonne impression pour le moment. Il tentait d'ailleurs de calquer son pas au sien, lui qui avait l'habitude de marcher lentement et en zigzaguant un peu partout, devait se faire violence pour ne pas se remettre à rêver... Et il devait avouer qu'il y avait du bon à ne pas devoir cacher sa nature lycanthrope. Il se sentait comme... Soulagé d'un poids.

« Pour le sport, vous faites des compétitions avec d'autres écoles ? Il y a des club ? Est-ce que les profs d'EPS font toutes sortes de sport où ils ont une préférence ? »

Ils ne pouvaient empêcher sa langue de travailler, désirant entendre la voix d'Azura transperçant le silence.

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-C'est super...

Azura sentit que le jeune Lycanthrope calait ses pas sur les siens. Pour l'instant, tout se passait bien.

« Pour le sport, vous faites des compétitions avec d'autres écoles ? Il y a des clubs ? Est-ce que les profs d'EPS font toutes sortes de sport où ils ont une préférence ? »

Azura répondit d'une voix claire et douce :

Et bien . . . Parfois ça arrive. Oui, il y a plusieurs clubs en construction, et certains ont déja ouverts.

Puis vint le moment de répondre à la question de la prof de sport . . . Elle était assez spéciale, et même les racailles du pensionnat la craignait. Pourtant sa carrure n'avait rein d'impressionante. Azura se retourna vers Edwin et répondit, d'une voix assez éraillée par l'ironie :

Et bien en fait . . . Nous n'avons qu'UNE seule prof de sport . . . Et elle est ouverte à tous les sports

*du moment que ça nous fait souffrir* se retint-elle d'ajouter. Bientôt, ils arrivèrent devant un grand batiment rectangulaire, le gymnase. Lors des cours de sports, ils passaient la plupart du temps dehors. On pouvait voir une piste d'athlétisme, et plusieurs arbres bordaient le chemin. Azura ouvrit la porte du gymnase et lança :

Voici le gymnase. On ne passe pas beaucoup de temps à l'intérieur, on travaille plus dehors . . . mais cela n'empêche pas que lorsque notre prof a des sauts d'humeur, de nous faire travailler ici . . .

AAhhhhhhhh . . . Travailler était un petit mot par rapport à ce qu'Alice leur faisait faire . . . Mais elle ne voulait pas faire peur au nouveau dès le premier jour. Puis, Azura attendit un peu avant de continuer la visite. Ils étaient à la porte du gymnase, et Azura se demanda si le jeune lycanthrope s'interessait aux sports. Elle lui demanda donc :

Tu aimes le sport ?

Elle regarda Edwin droit dans les yeux. Plus elle le regardait, plus elle se disait qu'il avait de magnifique yeux bleux . . . Comme sa mère décédée . . .

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Edwin écouta religieusement la jeune fille parler. Il avait l'impression qu'elle tentait d'éviter délibérément un sujet et qu'elle ne lui disait pas tout mais il n'osait pas le faire remarquer, après tout il y avait sûrement une bonne raison à cela. Au lieu de cela, il se mit à regarder par où il passait en essayant de retenir le chemin -chose impossible, vu qu'il avait même déjà oublié où et quand ils tournaient et le bleu n'était déjà plus capable de retourner à sa chambre-.

Il observa vaguement le gymnase. Il pouvait aussi l'appeler 'salle de torture'. Il détestait la gymnastique. Si il devait faire une seule culbute, un seul poirier, il allait mordre quelqu'un ! La seule chose qu'il aimait faire, c'était les étirements, ça avait quelque chose de jouissif. Mais le reste, le rendait dingue.

Quand Azuria -il aimait de plus en plus ce prénom même si ça lui faisait penser à la couleur bleue-, lui demanda si il aimait le sport, il se tourna vers elle. Il croisa ses yeux et ils restèrent un instant comme ça, sans bouger, à s'observer. Le bleu dans le lilas. Il lui sourit gentiment avant de répondre de sa voix chantante :

« Uniquement les sports où je dois courir après une balle... Et encore, je n'aime pas les raquettes donc ni tennis, ni badminton, ni ping-pong. Mais sinon, le sport c'est pas spécialement mon truc. Je n'aime pas avoir chaud, j'aime pas transpirer, j'aime pas perdre mon temps, et j'aime encore moins me fatiguer... Par contre, quand je dois courir après une balle, j'ai tendance à oublier tout le reste... Ahum... On va où, maintenant ? Et toi, tu aimes le sport ? »

Edwin se gratta l'arrière du cou en rougissant. Il ne s'était peut-être pas assez bien exprimé ? Il avait l'habitude que sa mère se moque de lui en l'appelant « Chucho » ce qui voulait dire « Toutou », en espagnol. Justement à cause de cette manie... Mais il n'y pouvait rien, quand il jouait au rugby par exemple, il oubliait tout mis à part la balle et ses coéquipiers. Il voulait juste l'avoir et la protéger, la passer à ses amis et gagner le jeu. Il ne faisait plus qu'un avec le sport. Au football, il était plus égoïste... Une fois qu'il avait la balle, il courait seul jusqu'au gardien de but afin de taper dedans... Mais quand il jouait au kinball ou au basket, il était dix fois plus fusionnel avec son équipe. Mais de toute façon, il était fait pour le travail d'équipe !

Par contre, avec les autres sport, c'était plus... difficile. Au hockey, il se contentait de rester dans un coin pour ne plus bouger (du moins quand il arrivait à atteindre le coin, il était une merde sur patin). A la course à pied, il s'arrêtait purement et simplement. Il n'arrivait pas à comprendre comment on pouvait faire ça sans aucun but. Courir pour atteindre une proie qu'on chasse, d'accord... Courir pour aller quelque part, bien sûr ! Mais... Sinon ? Ne savent-ils pas que rien ne sert de courir tout vient à point à qui sait attendre ? Et bien d'autres sports dans le genre. Il devait même être la seule personne au monde à avoir failli se tuer en jouant au ping-pong. Il avait trébuché et s'était mangé le coin de la table et en tombant, s'était enfoncé à l'horizontal sa raquette dans le ventre... S'assommant tout seul sous les yeux ahuris de son ancien prof de gymnastique qui le prenait pour un handicapé... Une catastrophe ! Voilà ce qu'il était et ce qu'il serait toujours.

Lui et Az' se remirent en marche, doucement, vers leur nouvelle destination.

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« Uniquement les sports où je dois courir après une balle... Et encore, je n'aime pas les raquettes donc ni tennis, ni badminton, ni ping-pong. Mais sinon, le sport c'est pas spécialement mon truc. Je n'aime pas avoir chaud, j'aime pas transpirer, j'aime pas perdre mon temps, et j'aime encore moins me fatiguer... Par contre, quand je dois courir après une balle, j'ai tendance à oublier tout le reste... Ahum... On va où, maintenant ? Et toi, tu aimes le sport ? »

On va au Dojo. Moi ? j'aime les sports sports de combats et les sports d'équipe. Je pense q'un sport devrait se pratiquer à plusieurs, car quand on est seul, on n'en profite pas vraiment . . .

Les deux jeunes lycanthropes marchèrent jusqu'à un batiment beaucoup plus petit que les autres. Il y avait un petit portal et le batiment semblait très ancien. Azura ouvrit la porte et pénétra à l'intérieur. Le sol était recouvert par un tatami, et sur les murs, il y avait plusieurs panneaux écrits en kanji et en katakana. Azura sourit et annonça :

Voici le dojo. C'est ici que s'entraine ceux qui maipulent les armes blanches, ou qui maitrisent les arts martiaux. Il n'y a pas foule . . . mais c'est un endroit calme où on peut méditer .[/color]

Az" aimait bien cet endroit, il lui rappellait le temps où, elle et son frère s'entrainaient avec un sabre en bambou. Dès leur plus jeune âge, les membres du clan Hienaga sont formés au combat, pour trouver leur arme de prédilection, et ainsi excéler dans leur domaine. Gyokusai et Az" étaient tout deux destinés à la manipulation du sabre, et de l'épée. Pourtant ils égalaient leur prouesses au sabre, dans les autres types de combats . . . C'était le bon vieux temps. La jeune fille ferma les yeux quelques secondes et se tourna vers Edwin. Elle lui demanda alors :

De quel clan est ce que tu viens ? et quel âge as-tu ?

Sa question n'était posée, ni par curiosité, ni par jalousie. Elle voulait juste savoir si elle connaissait ma famille d'Edwin . . . ou plutôt, si son frère connaissait sa famille. Maintenant devenu chef de clan, son frère avait beaucoup de relation avec les autres grandes familles . . . et délaisait quelques peu sa petite soeur . . .

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« On va au Dojo. Moi ? j'aime les sports sports de combats et les sports d'équipe. Je pense qu'un sport devrait se pratiquer à plusieurs, car quand on est seul, on n'en profite pas vraiment... »

Edwin ne pouvait qu'applaudir cette phrase. C'est vrai que lui non plus n'aimait pas les sports solitaire, il trouvait ça un peu triste... Il avait plutôt besoin de se sentir vivre dans une équipe et d'évoluer avec elle... Par contre, les sports de combat... Il considérait ça comme important, et il pouvait admettre qu'on aime ça. Mais pour lui, les combats ne servent qu'à défendre son territoire.

Ils se mirent à marcher tranquillement, Edwin suivait toujours Azuria, la présence de la fille avait un effet calmant sur ses nerfs et il sentait comme si elle lui était familière. C'était sûrement à cause de ses origines lycanthropes, mais Edwin ne préférait pas se poser la question, il était simplement heureux de savoir que ça se passait bien... Ils arrivèrent finalement dans ce qu'elle nommait le dojo. Il regarda impressionner autour de lui. Il n'avait jamais vu ça que dans ses mangas, dans son village en Irlande, les arts martiaux n'étaient pas réellement le sport préféré des jeunes. Ni leur manière de se défendre. Ils préféraient la lutte et la boxe (si il fallait à tout prix suivre des règles).

« Voici le dojo. C'est ici que s'entraine ceux qui manipulent les armes blanches, ou qui maitrisent les arts martiaux. Il n'y a pas foule... mais c'est un endroit calme où on peut méditer .
-C'est cool... J'en ai jamais fait. Mais l'endroit est juste... trop génial ! »

Il regarda encore autour de lui, Edwin parlait le japonais bien sûr, il faisait parti des six langues qu'il comprenait, parlait et écrivait à la perfection (bien que si on prenait celles qu'il comprenait et parlait plus ou moins, on arrivait un total de douze). Mais il ne s'était jamais réellement intéressé à la culture japonaise. Enfin, un minimum, quoi ! Comme n'importe qui, qui aimait lire des mangas. Mais maintenant, il se disait qu'il avait raté un truc et qu'il allait se corriger. Tout cela semblait... Positivement fascinant.

« De quel clan est ce que tu viens ? et quel âge as-tu ? »

Les yeux d'Edwin se voilèrent. Clan... Pouvait-on appeler sa meute, un clan ? Il n'en était pas certain. Il se souvint des histoires de Sassy sur la bataille qu'avait dû endurer son père pour pouvoir rester en vie à certains moments, des histoires de son père sur ses grands-parents, l'honneur qu'il pouvait avoir à être un Romero, même si il était une souche bâtarde. Le prestige de son nom, et la fierté qu'il pouvait posséder à être le fils de 'Jean-Emmanuel' un homme qui aurait dû être le leader du clan mais qui avait dû renoncer à cause de son propre frère, Oscar... Et la certitude qu'avait Jean-Emmanuel, qu'il avait tué ses parents pour accéder au pouvoir plus facilement...

« J'ai dix-neuf ans et pour l'autre question... Je ne sais pas comment répondre... » Fit-il prudemment. « Non pas que ça me gêne de te dire, juste que ma situation est un peu... Compliquée. »

Il se passa une main dans les cheveux et passa sa langue sur ses lèvres pour les humidifier. Bien que ça ne le gêne pas, il devait avouer que ça le mettait toujours en colère, en particulier quand il pensait à cet Oscar qui un jour était venu sur leurs terres pour leur demander de l'aide... Et son père qui l'avait suivi, alors qu'il savait très bien qu'une fois qu'Oscar aurait fini avec ça... Il allait simplement le laisser tomber. Et c'est exactement ce qu'il avait fait ! Et il était persuadé que ça allait recommencer un jour. Oscar était un abruti ! Incapable de gérer les Romero's... Et il savait qu'un jour un cousin ou quoi, en aurait assez et tuerait Oscar pour prendre la tête à sa place... Peut-être était-ce même déjà fait... Ce qui le révoltait plus ? L'explication de son père. Pourquoi il l'aidait alors qu'il savait que cet imbécile n'en avait rien à foutre de lui ? « Parce qu'il est mon frère » ... La belle affaire !

« Mon père a été exilé des Romero's... Et par amour pour lui, ma mère s'est faite renier des Pires. Toutes ces deux familles sont très importantes en Espagne... Mes parents ont dû partir faire leur propre meute en Irlande. Là nous on rejoint d'autres loups, pour des raisons diverses. Je te passe les détails, ça m'étonnerait que ça t'intéresse. »

C'est vrai... L'histoire de sa famille ne passionnait qu'eux, après tout ! Il n'était même pas sûr que dans la branche principale, on se souvienne encore de son père...

« Je dirai qu'on est... Le fils indésirable, la meute bâtarde du grand clan des Romero's... Pardon, j'en ai peut-être trop dit ? » Il eut un petit sourire d'excuse. « Je suis toujours très bavard. »

Invité

« J'ai dix-neuf ans et pour l'autre question... Je ne sais pas comment répondre... »

Edwin s'arreta, ce qui interpella Az". Elle le regarda d'un air compatissant.

« Non pas que ça me gêne de te dire, juste que ma situation est un peu... Compliquée. »

Nous vivons dans un monde bien compliqué en effet. Mais la jeune fille attendit patiemment la réponse de l'adolescent.

« Mon père a été exilé des Romero's... Et par amour pour lui, ma mère s'est faite renier des Pires. Toutes ces deux familles sont très importantes en Espagne... Mes parents ont dû partir faire leur propre meute en Irlande. Là nous on rejoint d'autres loups, pour des raisons diverses. Je te passe les détails, ça m'étonnerait que ça t'intéresse. »

La jeune fille s'en voulut d'avoir posé cette question. Cela devait faire remonter des souvenirs très douloureux . . . Azura baissa les yeux, et répondit :

Je suis désolée . . .

Edwin se passa la main dans les cheveux, mais c'est la lueur qui brillait dans ces yeux qui alerta Azura. Cette lueur, elle la connaissait bien. Celle de la colère, de la haine, de la rancoeur ? non c'était bien de la colère.

« Je dirai qu'on est... Le fils indésirable, la meute bâtarde du grand clan des Romero's... Pardon, j'en ai peut-être trop dit ? » Il eut un petit sourire d'excuse. « Je suis toujours très bavard. »

Azura donna une pichenette sur le front d'Edwin. Personne n'a vait le droit de dire ça ! si elle le connaissait un peu plus,elle n'aurait frappé. Azura regarda droit dans les yeux Edwin, et ajouta :

Tu n'as pas le droit de dire ça ! Il n'y a aucunes meutes batardes, ou quoi ce que soit dans le genre. Je ne connais pas ta meute, mais on m'a appris une chose, tout ce qui est vivant, a un rôle. Ta meute doit donc en avoir un . . .

*même si je n'ai aucune idée de ce que ça peut être *

Une meute. Un groupe de loup ayant des liens de sang ou des liens amicaux. Peu importe qu'ils viennent d'une lignée ou non,l'important, c'était la relation. Chacun a un rôle particulier, il faut juste le trouver. C'était bizarre, mais c'était l'enseignement qu'elle avait reçu. Azura soupira et sourit avant d'ajouter :

Bon . . . On va au réfectoire ? ça va bientôt être l'heure de manger . . .

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D'abord surpris par la petite pichenette de la jeune fille, il l'écouta. Il médita ses paroles avec un sourire. Il devait avouer qu'Azuria l'impressionnait de plus en plus. Elle avait une maturité et une façon de voir le monde totalement incroyable et nouvelle pour lui. Il resta silencieux jusqu'à ce qu'elle le coupe à nouveau dans ses réflexions.

« Bon... On va au réfectoire ? Ça va bientôt être l'heure de manger.
-Ça sonne bien, je commence à avoir un peu faim. »

Il la suivit encore, passant une main sur sa nuque. Il n'avait pas encore goûté la nourriture du pensionnat mais il était persuadé qu'elle ne serait jamais aussi bonne que ce que faisait Sassy. Comme il marchait dans le silence, Edwin expliqua tout de même ce que représentait sa meute pour lui.

« Tu sais, je ne critique en rien ce qu'est ma famille. Au contraire ! Si nous sommes ce que nous sommes le choix de mes parents, et je suis fier de ce qu'ils sont, de ce qu'ils ont fait et pourquoi ils l'ont fait ! Ils ne voulaient pas être avec des gens intolérants et cons, ils ont préféré... Faire bande à part, tu vois ? Loin des règles qui oppriment. Si mon père s'est fait exilé, c'est parce qu'il avait des idées un peu trop révolutionnaires... Je ne sais pas comment est ta meute, mais chez les Romero's ou les Pires, on a un code d'honneur très lourd, c'est une dictature sur la lois du plus fort et du plus 'droit' selon le code d'honneur... Bien sûr ! Moi aussi, j'ai ma fierté de loup-garou ! Je veux dire, je pourrai jamais avoir un chef plus faible que moi, l'instinct reprendrait le dessus et je voudrai me battre avec lui pour être moi-même le leader. C'est pas la base que mon père veut changer. Mais le fond. »

Il prit une pause dans son discours et repensa à sa famille qui l'attendait en Irlande... A Esmond et Marc... Les loups les plus forts et honorable qu'il connaissait. Son regard se durcit, prenant l'éclat des diamants.

« Dans ma famille, il y a deux loups qui ont été bannis de leur meute parce qu'ils sont homosexuels. Pourtant, c'est eux qui m'ont appris à chasser, c'est aussi eux qui m'ont appris la résistance... C'est sûrement eux qui sont le plus en phase avec leur bestialité... Et ce sont des guerriers redoutables ! Mais ils ont été bannis pour quelque chose de si... Si ridicule ! Et c'est ça que mon père voulait éviter ! Ils ne veulent pas de nous ? Tant mieux ! Non non plus. Mais je les déteste pour faire ce qu'ils sont, pour leurs actes, et pour avoir... Ha pardon ! Je parle sans savoir... J'espère que je ne t'ai pas vexé ou quoique ce soit d'autre ? Je voulais juste dire que... Enfin, t'expliquer pourquoi j'avais dit 'meute bâtarde', c'est pas parce que j'en ai honte, ou quoique ce soit... C'est juste qu'on aurait pas dû exister du point de vu des autres... »

Edwin n'avait pas pour habitude de parler avec des étrangers... Habitant dans un petit village, chaque fois qu'il y avait un étranger, on le considérait presque comme 'faisant parti de la famille' et tout le monde était triste de le voir partir. Il se souvenait qu'un jour, il y avait la petite Rose qui se mariait, la fille des voisins, et des touristes avaient débarqué dans le pub où il faisait la fête. Ils avaient voulu commander des boissons mais on avait dû leur dire qu'ici on fêtait un mariage et que du coup, ils ne pouvaient pas. Ils ont essayé de partir mais tout de suite, la famille de Rose et tous les autres invités leur ont mis une chope dans la main et les ont invité à la fête. Un mariage à l'irlandaise ! Il n'y avait pas de plus belles fêtes ! Et ils avaient été heureux de rester.

Tout ça pour dire qu'Edwin n'avait pas la notion 'd'étrangers', pour lui, tout ceux avec qui il parlait, étaient des amis... Et ça, c'était une amie lycanthrope, alors il ne voyait pas pourquoi il devrait cacher quelque chose. Mais c'est justement parce qu'elle était une louve, qu'il devait lui témoigner un peu plus de respect et surtout penser qu'elle aussi pouvait avoir une famille sévère... Et qu'il pourrait la vexer. Et c'était la dernière chose qu'il voulait !

« Enfin... Tu as quel âge, tu viens de quelle meute, toi ? » Demanda-t-il, gêné.

Et c'est juste à ce moment là, qu'ils arrivèrent au réfectoire.

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« Tu sais, je ne critique en rien ce qu'est ma famille. Au contraire ! Si nous sommes ce que nous sommes le choix de mes parents, et je suis fier de ce qu'ils sont, de ce qu'ils ont fait et pourquoi ils l'ont fait ! Ils ne voulaient pas être avec des gens intolérants et cons, ils ont préféré... Faire bande à part, tu vois ? Loin des règles qui oppriment. Si mon père s'est fait exilé, c'est parce qu'il avait des idées un peu trop révolutionnaires... Je ne sais pas comment est ta meute, mais chez les Romero's ou les Pires, on a un code d'honneur très lourd, c'est une dictature sur la lois du plus fort et du plus 'droit' selon le code d'honneur... Bien sûr ! Moi aussi, j'ai ma fierté de loup-garou ! Je veux dire, je pourrai jamais avoir un chef plus faible que moi, l'instinct reprendrait le dessus et je voudrai me battre avec lui pour être moi-même le leader. C'est pas la base que mon père veut changer. Mais le fond. »

Azura hocha la tête, c'était normal d'avoir envie de prendre la place du chef s'il n'était pas à la hauteur. Mais la jeune fille savait qu'il lui serait presque impossible de battre son frère. C'était un loup-garou puissant, et respectable. Mais c'est surtout la force qu'il dégageait, et la maturité dont il faisait preuve pour gérer les affaires officielles qui lui avait fait gagner le respect des autres. Azura aimait son frère plus que tout au monde. Depuis qu'elle était née, il avait toujours était là pour elle. Il ne l'avait jamais abandonné, et même s'il avait accédé au pouvoir, il lui envoyer des lettres lorsqu'il avait deux minutes à lui . . .

« Dans ma famille, il y a deux loups qui ont été bannis de leur meute parce qu'ils sont homosexuels. Pourtant, c'est eux qui m'ont appris à chasser, c'est aussi eux qui m'ont appris la résistance... C'est sûrement eux qui sont le plus en phase avec leur bestialité... Et ce sont des guerriers redoutables ! Mais ils ont été bannis pour quelque chose de si... Si ridicule ! Et c'est ça que mon père voulait éviter ! Ils ne veulent pas de nous ? Tant mieux ! Non non plus. Mais je les déteste pour faire ce qu'ils sont, pour leurs actes, et pour avoir... Ha pardon ! Je parle sans savoir... J'espère que je ne t'ai pas vexé ou quoique ce soit d'autre ? Je voulais juste dire que... Enfin, t'expliquer pourquoi j'avais dit 'meute bâtarde', c'est pas parce que j'en ai honte, ou quoique ce soit... C'est juste qu'on aurait pas dû exister du point de vu des autres... »

C'est de l'injustice . . .

« Enfin... Tu as quel âge, tu viens de quelle meute, toi ? »

J'ai 16 ans, mais j'approche vers les 17 . . . je viens de la meute des Hienaga, je suis la deuxième héritière du clan . . .

Lorsqu'elle atteignit l'âge de 13 ans, les hauts gradés demandèrent à ce qu'elle obtienne le pouvoir, mais Az" fut contre. Elle était trop jeune pour cela. C'est alors que son frère se proposa, lui aussi était contre, mais il détestait ce genre de chose. leur père pouvoit rester au pouvoir, mais il fallait un successeur, prêt à intervenir en cas de problème. La jeune fille dit à son grand frère qu'il n'était pas obligé de faire ça, mais il répondit que c'était son devoir, qu'elle était trop jeune . . . et qu'elle avait encore beaucoup de chose à vivre . . . C'est donc grace au dévouement de son frère qu'Azura a put visiter le monde, et vivre normalement. Mais elle reste tout de même la seconde héritière du clan.

Ils arrivèrent au réfectoire, et Az prit un plateau avant de se diriger vers le self-service. Elle regarda Edwin et l'invita à faire pareil. Puis, elle se servit un plateau de sushi, et n'oublia pas la sauce soja. Elle alla ensuite s'asseoir et déposer son plateau sur une des tables du réfectoire. Elle attendit Edwin . . . Az remarqua qu'il se laissait souvent submerger par ses paroles, il ne devait pas être habitué à garder la langue liée . . . Ici, c'était dangereux de révéler certaines informations à des personnes douteuses . . .

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Edwin regarda devant lui la nourriture, impersonnelle, sûrement commandée en gros, puis réchauffée... Il n'avait jamais mangé de plat préparé... Sassy avait toujours été contre. Mais il se dit que ce serait sûrement mieux que d'aller chasser tous les soirs du lapin (ou n'importe quoi d'autre, il n'était pas encore familiarisé avec le gibier local). Quand Az' l'invita à prendre un plateau, il l'attrapa et se servit une bonne quantité de nourriture et surtout un peu de tout. Il aimait la diversité, alors autant le faire en grand !

Il se dirigea ensuite vers la table où s'était assise la fille qui le faisait visiter. Ils se souhaitèrent bon appétit avant de manger. Edwin se dit que c'était assez bon, il avait connu mieux, mais ce n'était pas mauvais.

Un silence tranquille s'installa entre les deux adolescents et le bleu s'empêcha de se replier dans ses rêves. Ce n'était pas une bonne idée pour un premier contact.

« Dis-moi... En matière de film ou de livre, qu'est-ce que tu aimes ? »

Il avait délibérément choisi un sujet neutre et pas trop personnel. Il aimait parler pendant qu'il mangeait. Quand il était avec sa meute c'était l'un des seuls moments où tous se rassemblait. Alors c'était le moment où ils échangeaient le plus.

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« Dis-moi... En matière de film ou de livre, qu'est-ce que tu aimes ? »

Disons que je suis difficile. J'aime bien les bons romans, les livres qui racontent l'histoire de notre race, ceux qui parlent de légendes. Les légendes irlandaises et celtiques surtout ! et d'autres genres, mais je déteste les romans à l'eau de rose. Pour les films, disons que c'est au feeling. Et toi ?

Azura prit ses baguettes et mangea un à un ses sushis. Elle aimait bien le poissons, même si elle avait un gout prononcé pour la viande. Lors des grandes chasses, elle et son frère prenait la tête du groupe, ils repéraient la proie et lançaient la charge. Le travail d'équipe, il n'y avait rien de mieux. Après la chasse, on ramenait le gibier au clan, et on mangé tous ensemble autour d'un bon feu. Que de bons souvenirs ! Azura termina son repas tranquilement, et lança :

Je reviens, tu veux autre chose ?

Azura se leva. Elle avait envie d'une pomme, une royal gala; pas trop rouge, mais pas trop blanche. Elle réfléchissait ce qu'elle allait faire visiter à Edwin. Elle supposait qu'il connsaissait déja les dortoirs. Le pensionnat était bien grand . . .

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