Chambre 24

Je venais d'arriver au pensionnat. Après une halte à la plage, et un bref passage dans le bureau du directeur, j'avais enfin pu rejoindre les dortoirs. J'étais passé chez le concierge pour récupérer le numéro et la clé de la chambre que j'allais partager. Au fur et à mesure que je montais les marche de l'escalier principal, je me disais que Ryuko aurait quand même pu m'accompagner jusqu'ici. Non, il avait préféré me laisser me débrouiller seule, alors qu'il savait pertinemment que je n'avais plus mon plan. Enfin . . . Une fois au deuxième étage, je me mis à cherchais le numéro 24. Un nombre pair. Cool ! j'étais allergique aux nombres impairs . . . La porte était en bois clair, et la chambre se trouvait au milieu du couloir. D'ailleurs, ce dernier était complèement désert. Les autres devaient être dans les clubs extra-scolaires à l'heure qu'il était. Je sortis la clé de ma poche, et ouvris la porte. Il y avait deux lits. La chambre en elle même était bien rangée, et les fênètres étaient ouvertes pour aérer la pièce. Il y avait une enveloppe sur chaque table de nuit. Je posais mon sac sur le lit en face de la fenêtre. Puis j'ouvris l'enveloppe et lus :

" Survivras-tu ici ? " écrit en lettre rouge.

Drôle de manière de souhaiter labienvenue à une nouvelle pensionnaire. Je me mis à déballer mes affaires. Rangeant mes vêtements dans la commode près du lit. Après quelques minutes, je me mis à ranger mes livres de magie. J'avais encore beaucoup à apprendre, et comme Ryuko avait insisté pour que je rejoigne le pensionnat au plus vite, je n'avais pas eut le temps d'apprendre tous mes cours. J'allais devoir terminer cela ici . . . Une fois cette tâche terminée, je me mis à regarder la chambre. C'était assez simple comme design, les murs étaient blancs et mauves clairs. Les rideaux étaient de ce même mauve. Je n'avais pas envie de sortir, pas maintenant. Et puis je devais appeller mon frère. Je ressortis mon portable, et attendis qu'il réponde.

- Hey ! Alors Djad" ? T'es installée ?

- Yeah ! à l'instant.

- C'est cool ! alors ? c'est comment ?

- Ben pour les chambres, ça peut aller.

- Tu sais . . . . tu vas me manquer Grande soeur . . .

- Kallen . . . Pleure pas. Je t'écrirais, et puis on s'appellera !

- Ouais . . . mais c'est pas pareil.

- Tu me manques déja . . .

Après avoir parlé pendant 20 minutes à mon frère, nous finîmes par raccorcher, tout deux à contre coeur . . . Je sortis de mon sac un porte-vue rempli de partitions. j'espérais qu'il y ait un pano dans ce pensionnat . . .

Des bruits de pas dans le couloir. Je levais légèrement la tête, tout en me demandant de qui il pourrait s'agir. Depuis mon arrivée, j'avais partagé ma chambre, avec mon alterégo. Et autant dire qu'elle non plus, n'était pas très bavarde. La porte s'ouvrit. Soit. Et ce fut un gars à lunette qui apparut devant moi. Il avait l'air surpris, ce qui n'était pas mon cas. ici, la plupart des dortoirs étaient mixtes . . . Je ne lachais pas un mot, quant à lui, il me lança :

Euh... Bonjour, je crois que j'ai du me tromper quelque part

Se tromper ? On ne pouvait pas confondre le numéro 24 avec le numéro 42. D'ailleurs, il recula de quelques pas pour vérifier le numéro du dortoir. Les miracles éxistent peut-être, mais le numéro de chambre, lui ne changera pas. Il n'avait pas l'air d'être tordu. Tant mieux, et comme il avait engagé la conversation, je supposais que c'était avec lui que j'allais partager ma chambre. Ce qui signifiait par ailleurs, que l'ambiance allait changer. Du moment qu'il ne se montrait pas trop envahissant, il n'y avait aucun problème. Il ajouta :

Bon il semblerait que ce soit bien ma chambre... je suis Will... Will Matomo

Il se présenta comme se nommant Will. Will Matomo. Et déposa ses affaires sur le lit opposé au miens. Cela n'allait pas changer ma façon de vivre. Après tout, j'avais un petit frère ! un petit frère à peine plus jeune que moi, soit plus jeune d'un an . . . En y réflechissant bien, si on inversait les syllabes de son nom de famille, cela donnait "ma moto". Au secours . . . Mes vanes pourries refaisaient surface. Pourquoi . . . Je fermais mon porte vue, et lui répondis d'une voix calme, tout en le regardant avec mes prunelles rouges :

Enchantée. Djaden Osrail.

J'espérais qu'il n'était pas du genre à parler durant des heures. Autrement, j'aurais beaucoup de mal à continuer la conversation. Mon débit de parole par jour étant limité, je me contentais de le saluer de la tête, avec de sortir un autre porte-vue. Cette fois, rempli de partition pour violon. En parlant de ça, mon l'étuit de mon instrument favori était juste à coté de mon lit. Je me demandais ce que je pourrais jouer plus tard . . . J'allais vite découvrir à qui j'allais à faire. Du moment que ce n'était pas avec un marginal hystérique que je partageais ce dortoir, tout allait bien. Je me voyais mal, en effet, passer mes soirées avec un type de la même trempe que le second guitariste du groupe de musique. Un type comme ça . . . hors de question. Tout simplement.

Il me fit un petit sourire. C'était rare . . . que quelqu'un m'adresse ne serait-ce qu'un mot, alors un sourire. C'était la fin du monde. Il rangea ses affaires dans un silence total. Je continuais de feuilleter mon porte-vue. Trouver des partitions ici, c'était comme trouver une aiguilles dans une bottes de foin. Le seul endroit où je pouvais espérer en trouver, c'était dans le local du groupe de musique ! et encore ! Ce qui attira mon attention, ce fut les accessoires de coiffures de Will, entre autre, sa formidable collection de livres qui s'ammoncelaient. Un intellectuel ? C'était plutôt rare. La plupart des étudiants du pensionnat faisaient partie du groupe " des tueurs en série complètement givrés". Après 20 bonnes minutes de silence total, mon nouveau colocataire entama la conversation. Il avait raison. Il ne fallait pas trop attendre quoique ce soit de moi, quand il s'agissait de parler. Je doutais pouvoir tenir toute une conversation avec un moulin à parole. J'étais vraiment limitée . . .

Alors euh . . . tu es ici depuis longtemps ?

Je relevais la tête et regardais mon interlocuteur. Mon arrivée au pensionnat remontait déja à quelques jours, peut-être un mois. J'avais arreté de compter. On nous en demandait bien assez en Maths. Je n'avais pas pris la peine de ranger mes valises. Pour tout dire, j'avais eut la flemme de les emmener au grenier. Je préférais les garder près de moi. Question sentimentale. Juste avant que je ne réponde, il ajouta :

Oh je vois, toi aussi tu viens d'arriver.

Sa "bonne humeur", me surprit. Il ne semblait pas méchant. Et me faisait beaucoup moins peur qu'Eris. Bien que je ne la connaisse pas très bien, elle m'effrayait un peu . . . Juste un peu ! Je fermais les yeux et lui répondis d'une voix neutre :

Non. Les valises sont trompeuses. Cela doit faire euh . . . à peu près un mois que je suis ici.

Je fermais définitivement mon recueil de partitions, et m'assis sur mon lit, en face de lui. Je me demandais à quelle race il appartenait. Je n'avais encore jamais ressenti ce genre d'aura. Une aura, comment dire, instable ? Je croisais les bras. Il avait commencé la conversation, je me devais d'en faire de même. Je lui demandais alors :

Quel âge as-tu ?

Ses yeux contrastaient avec ses cheveux rouges. Alors que mes yeux à moi, étaient couleur sang. Will, aux cheveux rouges et aux yeux bleus verts, et Djaden aux cheveux bleus et aux yeux rouges sangs . . .

Je vois . . . Un mois, et pourtant tu n'as pas du tout personnaliser ta chambre . . . . Tu as l'air aussi drôlement soigneuse pour une fille de ton âge, ça m'a surpris . . . C'est pour ça que j'ai confondu . . . Tu donnes vraiment l'impression d'être qu'ici que depuis très peu de temps.

Décorer ma chambre ? Ce n'était pas une mauvaise idée. Mais comme j'ignorais si quelqu'un allait venir troubler le calme de mon dortoir, j'avais préféré le laisser neutre. Et puis, je n'aimais pas trop étaller mes goûts devant les autres. Bien que Will allait faire exception à la règle . . . Enfin. Pour ce qui était d'être soigneuse, il est vrai que je préférais vivre dans un endroit bien rangé, plutôt que dans un dépotoire. Mon nouveau colocataire me répondit :

19 ans et toi ?

Ah. J'en avais 16. Et 16 années bien remplies en plus ! Entre la vague meurtrière qui avait décimé ma famille, et la trahison de Clyde. Qui honnêtement, n'avait été prise pour trahison, uniquement par ma famille . . . Ce qui était justifié étant donné le caractère impulsif d'Akira et celui protecteu de Ryuko. Comment pouvait-il espérer se faire pardonner ? Bah . . . Le connaissant, Clyde avait toujours une idée en tête. Je n'avais pas à m'inquiéter. Et ce qui me démengeait le plus en ce moment, c'était de lui coller la raclée qu'il méritait. Je répondis, toujours d'une voix neutre :

16 ans.

Bon et bien j'ai un petit creux . . . Je vais tenter de trouver le réfectoire.

Le réfectoire ? Il était quasiment à l'autre bout du campus. Après le lycée, à proprement parlé. Etant donné que le pensionnat était gigantesque, Will se perdrait rapidement, et s'il tombait sur des gens, du style "la cannibale", ou encore Saaya . . . et qu'il venait à faire une gaffe, je me retrouverais encore sans colocataire. Et mon altergo en serait ravi, contrairement à moi. Bon. J'étais de "bonne humeur" aujourd'hui. Et puis,comme je n'arrivais à déterminer sa race, je préférais garder un oeil sur lui. Je me levais tranquilement et lui lança, d'une voix calme, attrapant mon écharpe bleue marine au passage :

Je t'accompagne. C'est assez grand ici. Si t'as des questions n'hésite pas.

Je marchais lentement vers la porte et l'ouvris, sans faire de bruit. je refermerais derrière lui, et j'attendais donc qu'il sorte. Un peu d'exercice ne pouvait pas me faire de mal, tant que je n'étais obligée de combattre. En un instant, j'effaçais totalement ma présence, question de sécurité.